
Sera-t-il bientôt possible de troquer des jours de vacances pour quelques centaines d’euros supplémentaires ? C’est l’idée lancée ce mardi 15 juillet par la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, lors de la présentation des grandes lignes du budget 2026. Tandis que Matignon cherche à serrer la vis sur les dépenses publiques, la ministre, elle, veut mettre le paquet sur le travail. Son objectif, «augmenter le temps de travail avec, par exemple, la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés», a-t-elle déclaré peu après le discours du Premier ministre.
L’idée s’inspire du dispositif de rachat des RTT, mis en place en 2022 et prolongé jusqu’à fin 2026. Il permet aux salariés de transformer leurs jours de repos non pris en rémunération, avec un bonus équivalent à celui de la première heure supplémentaire. Soit une majoration de 25%, sauf accord d’entreprise ou de branche prévoyant un taux plus faible, dans la limite plancher de 10%. «Actuellement, la monétisation de jours congés payés non pris n’est possible que par l’affectation de ces jours à un compte épargne temps, le CET, et uniquement pour les jours qui excèdent la 5e semaine», rappelle Guillaume Gaudiot, juriste spécialisé dans le droit des rémunérations. La proposition du gouvernement irait donc beaucoup plus loin. «Si elle est adoptée, tous les salariés du privé pourraient faire racheter leurs congés, même ceux limités au strict minimum légal. Ce serait une vraie évolution», estime-t-il.
Une hypothèse qui fait logiquement bondir les syndicats. Dans les colonnes du Figaro, l’Unsa s’inquiétait ce matin d’un «grave retour en arrière». Mais pour l’heure, rien n’est acté. «Cette proposition sera discutée avec les partenaires sociaux dans le cadre du plan travail», précise le ministère de l'Economie le jeudi 17 juillet.
460 euros en plus pour un salaire de 2 000 euros
Mais concrètement, si cette mesure figure bel et bien dans la version définitive du budget 2026, combien peut-elle vous rapporter ? Tout dépend évidemment de votre situation. Précisons cependant que les simulations suivantes ne tiennent pas compte de la majoration (de 10 à 25%) appliquée dans le cadre du rachat des RTT et détaillée plus haut. Prenons Lorraine : elle touche 2 000 euros nets par mois pour un contrat de 35 heures hebdomadaires, soit 13,20 euros nets de l’heure. En renonçant à sa cinquième semaine de congé, elle pourrait empocher 461,30 euros supplémentaires, correspondant à 35 heures travaillées en plus (13,2 x 35).
Samia, elle, gagne 2 800 euros nets mensuels pour 39 heures de travail par semaine, ce qui équivaut à 18,50 euros nets de l’heure. Si elle choisissait aussi de sacrifier une semaine de congé, elle toucherait 647,50 euros de plus sur sa fiche de paie (18,5 x 35). Alors avec des augmentations de salaire de plus en plus rares et un pouvoir d’achat qui s’effrite, cette option pourrait permettre à certains ménages de souffler un petit peu… au bureau.



















