
Alors que le plan d’économies présenté par François Bayrou provoque une levée de boucliers, certaines entreprises ont en fait déjà commencé à appliquer certaines mesures à leurs salariés. Sur RMC, jeudi 17 juillet, Benjamin, chef d'entreprise, explique avoir déjà commencé depuis trois ans à laisser le choix à ses collaborateurs de transformer une partie de leurs congés payés en salaire. Un système «à la carte», explique-t-il, qui semble fonctionner sans problème.
Pour lui, aucune rigidité, ni de modèle imposé par l’entreprise. Ce sont les collaborateurs qui décident du nombre de jours de congés pris en fonction de leurs besoins. Certains prennent l’ensemble de leurs cinq semaines de vacances, d’autres préfèrent travailler pendant ces semaines, et être payés en conséquence. «J’ai une collaboratrice qui a laissé des jours de congés, elle a touché 960 euros de plus. Elle est partie à New York, elle était ravie», raconte le dirigeant. Cette flexibilité, assure-t-il, plaît à tout le monde.
Un débat explosif sur la scène politique
Cette application peut plaire à des entreprises. Mais à l’échelle nationale, la proposition de monétiser la cinquième semaine de congés payés provoque une onde de choc. En présentant mardi 15 juillet son plan d’économies pour le budget 2026, François Bayrou a confirmé vouloir mettre le sujet de cette cinquième semaine de congés sur la table, avec les partenaires sociaux. Mais pour la CGT, «les congés ne sont pas juste un coût ou une variable d’ajustement : c’est du repos, de la récupération, c’est un droit». Du côté de la CFDT, le ton est plus dur encore. Pour Marylise Léon, sa secrétaire générale, cette idée a sa place dans «le musée des horreurs» des réformes sociales, et renvoie à une logique qui remet la responsabilité du pouvoir d’achat sur les salariés.
Pour rendre la proposition plus acceptable, le gouvernement tente plusieurs approches, notamment celle de la désigner comme une mesure de pouvoir d’achat. Mais les sommes récupérées resteraient modestes selon plusieurs économistes, et risqueraient surtout de créer une pression sur les employés. Dans l’opposition, cette proposition fait également craindre que la mesure ne vienne se substituer à des hausses de salaires.


















