
Face à la désertification croissante des centres-villes, Serge Papin, ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat, tire la sonnette d’alarme sur l’impact des géants chinois du e-commerce, comme Shein et Temu. Invité sur le plateau de Bonjour !, la matinale de TF1 ce jeudi 23 octobre, il a dénoncé «une concurrence déloyale» qui menace la vitalité du commerce local. Le ministre met en garde contre le phénomène de dumping lié aux importations massives de petits colis en provenance de l’étranger, hors Union européenne.
Pour y répondre, le gouvernement envisage d’instaurer une taxe de deux euros par article sur ces colis, dès 2026 si le budget est adopté. «On est en train de se faire envahir, je pèse mes mots, il faut qu’on résiste», a-t-il martelé. «Quand le matin, vous commandez sur Shein et Temu sur votre portable sur votre canapé, vous vous faites livrer, et puis l’après-midi, vous allez faire vos courses dans le centre-ville, et tiens, comment ça se fait qu’il y a autant de rideaux tirés ?», a-t-il déclaré.
L’implantation de Shein au BHV se fera-t-elle ?
«Le commerce, c’est la vie en ville, c’est du lien. En tendance, on est à 15% de rideaux tirés. Donc, il faut absolument que l’on réagisse à ça, que l’on résiste à ça», a-t-il poursuivi. Critique envers l’accord conclu récemment entre La Poste et Temu, Serge Papin a annoncé qu’il «ne le laissera pas faire», le jugeant contraire à la défense des commerçants français. «Je suis surpris, déçu, étonné. Je vais laisser le ministre de tutelle, Roland Lescure, prendre le soin de voir le contenu de cet accord, et moi, je vais dénoncer cet accord. Il n'y a pas de raison qu'une entreprise comme La Poste favorise ces plateformes», a-t-il assuré.
Egalement interrogé sur l’implantation de Shein au BHV à Paris, qu’il avait condamnée, Serge Papin a indiqué qu’il n’était «pas sûr» que le projet se concrétise, précisant exercer une pression pour l’empêcher. Selon lui, laisser proliférer ces plateformes à bas coût, qui ne respectent pas toujours les normes et ambitions écologiques françaises, revient à sacrifier l’avenir des commerces de proximité.

















