
Quinze jours après l’annonce du partenariat inédit et inattendu entre Shein et le BHV, la polémique ne redescend pas. La Caisse des Dépôts d’un côté, la Banque des Territoires de l'autre, ont dénoncé cet accord visant à implanter le géant chinois de l’ultra fast-fashion dans le magasin historique parisien. Le 14 octobre, la Société des Grands Magasins (SGM), qui détient le BHV Marais, a même été exclue à l’unanimité de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV). Et même si les deux parties assurent être en discussions afin de «trouver une issue constructive», les politiques s’en mêlent.
Le 10 octobre dernier, plusieurs élus parisiens se sont associés au mouvement de grève des employés du BHV, et ce vendredi 17 octobre, c’est le tout nouveau ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat qui a regretté ce type de partenariat. Interrogé sur RTL, Serge Papin a confié qu’il «fallait dire non» à l’arrivée de Shein au BHV Marais. L’ancien patron de Système U, qui assure vouloir s’engager sur le sujet du «made in China», a rappelé la nécessité d’instaurer une taxe sur les colis issus de Chine.
Revitaliser les centres-villes pour contrer le commerce en ligne
Cette taxe d'un montant de deux euros sur chaque petit colis en provenance de l'étranger serait même plus contraignante puisqu’il s’agirait de deux euros «sur les produits», a détaillé Serge Papin. «Deux euros, ça pèse, il faut la mettre en place», a-t-il ajouté, laissant entendre qu’il fallait aller encore plus loin sur le protectionnisme, prenant exemple sur les Etats-Unis. Selon lui, «le projet n’est pas de commander sur un téléphone portable des produits qui arrivent de Chine».
Toujours d’après le ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce et de l’Artisanat, 4,5 milliards de colis arrivent en Europe, dont 1,5 milliard en France. D’où la nécessité d’une meilleure régulation. Dans ce cadre, il souhaite également «revitaliser les centres-villes» parce qu’il s’agit d’un «enjeu» : «Notre commerce doit muter», a-t-il enjoint, alors que 15% de boutiques sont fermées.
Une alternative au commerce en ligne qui passe par des actions concrètes. Serge Papin a rappelé que des dispositifs existaient déjà, comme «les villes qui ont créé des foncières pour ça». «Je vais m'inspirer des villes où il y a ce dispositif pour le modéliser. On peut trouver de l'argent des communes, l'argent de la Banque des Territoires, par exemple», a-t-il notamment listé.



















