«Nous avons découvert qu’AliExpress et Joom vendaient aussi des poupées pédopornographiques.» Dans une interview donnée au Parisien, Serge Papin a dévoilé les nouvelles cibles du gouvernement. «Nous avons également repéré que quatre plates-formes — Wish, Temu, AliExpress et eBay — vendaient des armes de catégorie A, comme des poings américains et des machettes. Au total, en plus de Shein, cinq autres plates-formes vendaient des produits illégaux. Par ailleurs, trois autres — Wish, Temu et Amazon — ne respectaient pas leurs obligations de filtrage des mineurs aux images à caractère pornographique.»

Pour lutter contre ces ventes illégales, le ministre du Commerce explique avoir «signalé au procureur de la République l’ensemble des plates-formes qui proposaient des contenus illicites.» Devenu le visage de la lutte contre les dérives de Shein et leurs marketplaces en ligne, Serge Papin insiste sur le fait que «toute plate-forme qui aura commercialisé des articles illicites aura le même traitement. Les dossiers sont soit déjà déposés, soit en passe de l’être. Avec mes collègues Roland Lescure, Anne Le Hénanff et Laurent Nuñez, notre vigilance ne faiblira pas

Une trentaine de plates-formes sous surveillance

Le ministre, ex-patron des supermarchés U, ne se dit pas «surpris» par ces six plates-formes dans l'illégalité. «Peu de temps après avoir été nommé ministre, la DGCCRF m’a averti qu’une trentaine de plates-formes étaient sous surveillance. J’ai été commerçant. Non seulement je savais ce que je mettais en vente mais aussi ce que je ne pouvais pas commercialise.» explique Serge Papin. Selon lui, le problème vient du fonctionnement intrinsèque de ces plates-formes. «Le non-respect des normes est leur business model. D’ailleurs, en fermant sa marketplace, Shein reconnaît qu’elle ne contrôlait rien.» analyse-t-il.

En plus de la suspension des marketplaces d'ultra fast-fashion, le ministre souligne l'efficacité de la mission XXL menée à Roissy la veille de l'ouverture du corner Shein au BHV Marais. «On constate aussi que, depuis cette affaire, les plates-formes commencent à faire le ménage. Tout ça en deux semaines. Enfin, l’Europe, qui est le bon niveau pour gérer ce sujet, a réagi.» Pour Serge Papin, il est important de protéger les consommateurs mais aussi les commerçants français face à ces enseignes : «Ma mission, c’est de le dénoncer et de montrer qu’une autre offre, accessible, durable mais aussi faite en France existe. Et elle existe !»