Shein dans le collimateur. Serge Papin, ministre des PME et du Commerce, tire la sonnette d’alarme sur les pratiques du géant chinois de la fast fashion et plus largement des plateformes en ligne. «Il y a une espèce de Far West numérique. Il se vend tout et n’importe quoi sur ce site, et il faut absolument intervenir», a-t-il déclaré sur BFMTV et RMC ce vendredi 7 novembre. La plateforme de vente en ligne est visée depuis mercredi par une procédure de suspension après la vente de poupées à caractère pédopornographique et d'armes de catégorie A.

Le ministre participait, en compagnie de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, à une opération coup de poing ce jeudi à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, en coordination avec les douanes et la DGCCRF. Une intervention qui a permis de contrôler tous les colis provenant de cette plateforme. «Il y a des choses complètement aberrantes», a dénoncé Serge Papin. Il a pris l’exemple d’un colis de 100 flacons de vernis à ongles, produits «dont on ignore la provenance» et qui seront destinés à la revente illicite. Ces articles, «un, ne sont pas aux normes, et deux, nourrissent un commerce illicite, ça fait beaucoup quand même. Je trouve qu’il serait grand temps qu’on s’en occupe», a-t-il affirmé.

Serge Papin «n'a rien à négocier» avec Shein

Serge Papin souligne que Shein n’est pas le seul problème : «Il y a beaucoup de choses qui passaient entre les mailles du filet. Le travail aujourd’hui que font la DGCCRF et des douanes concerne l’ensemble des plateformes. Il faut absolument protéger le consommateur», a insisté le ministre. Interrogé sur le courrier du patron de Shein, Donald Tang, proposant une rencontre, Serge Papin reste droit dans ses bottes.

«Quand j’étais chef d’entreprise, quand j’avais une confrontation dans un contexte comme ça, quand je rencontrais la personne en face, c’était pour négocier. Là, pour l’instant, je n’ai rien à négocier avec monsieur Tang. Il doit se conformer au droit français an matière de concurrence et de normes. Pour l’instant, je n’ai pas du tout l’intention de le rencontrer», a-t-il prévenu.

«Il faut être ferme. Il faut résister parce que l’on est en train de se faire envahir. Il faut se protéger», a-t-il martelé, fustigeant le «dumping» et la «concurrence déloyale». Enfin, le ministre des PME et du Commerce veut mettre en avant les alternatives locales : «On va prouver à nos concitoyens qu’il y a du ‘made in France’ accessible dans ce pays», a-t-il assuré, soulignant l’importance de soutenir l’industrie nationale face aux géants de la fast fashion.