L’annonce a quelque peu fait l’effet d’une bombe. Mardi 16 septembre, l’enseigne d’habillement Pimkie a révélé avoir conclu un accord avec le géant du fast-fashion chinois Shein. En présentant une partie de ses produits sur le site de Shein, l’entreprise française espère ainsi doper ses ventes via le e-commerce. «Shein m'offre une opportunité, je n'ai pas d'autre possibilité», a avoué le président-directeur général de Pimkie, Salih Halassi. Face à la fermeture de plusieurs magasins ces dernières années, et fragilisée, l’enseigne espère se relancer.

Mais cette collaboration a provoqué une levée de boucliers, à commencer par la famille Mulliez, son ancien actionnaire qui l’avait renflouée en 2023, et même ses propres salariés. Jeudi 18 septembre au soir, c’est le patron d’un de ses concurrents, Promod, qui a pris la parole sur BFMTV. Jugeant «dommage» cette alliance entre une enseigne française et un géant chinois du fast-fashion, un secteur que l’Etat veut limiter, le PDG de Promod, Julien Pollet, assure qu’il n’aurait «pas fait ce choix» pour sa marque.

Le patron de Promod plaide pour plus de transparence

Le patron a également plaidé pour davantage de transparence notamment sur la «traçabilité» et la «manière dont elle fait les choses». Surtout, Julien Pollet ne «voudrait pas participer à rendre l’écran de fumée un peu plus opaque auprès du consommateur». Et d’ajouter : «Un modèle tel que Shein le propose avec autant de produits renouvelés aussi vite, j’ai du mal à comprendre comment on arrive à être vraiment transparents.»

Surtout, il a fustigé la qualité des produits proposés par Shein et la volonté de vendre ceux d’une enseigne reconnue dans le pays au milieu de tout ça : «Etre noyé dans une offre Shein pléthorique de produits bas de gamme, je ne pense pas que ce soit le meilleur moyen de promouvoir sa marque», a lancé le patron de Promod sur BFMTV, plaidant «pour une vraie personnalité, un vrai style».

Bien évidemment, Promod ne suivra «absolument pas» ce modèle, a confirmé Julien Pollet, qui a appelé à ce que «tout le monde joue avec les mêmes règles». Alors que le secteur du prêt-à-porter réclame davantage de «protections» face à la fast-fashion, le patron de Promod a déploré le modèle trouvé par Shein qui «fait du tort à tout le secteur». Il a plaidé enfin pour davantage de «fermeté sur les règles imposées à chacune des marques».

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