
«J'ai le sentiment de faire quelque chose d'éthique». C'est ainsi que Frédéric Merlin, président de la Société des Grands Magasins (SGM), société mère du BHV, a répondu aux députés sur la dimension morale de son partenariat avec le géant de l'ultra fast-fashion, Shein. L'homme d'affaires était auditionné ce mercredi 26 novembre par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale à propos de sa «stratégie de développement, ses relations avec les fournisseurs, ainsi que les questions de prix, et de la consommation».
«Avant de passer ce partenariat avec Shein je me suis assuré de la dynamique RSE de Shein» explique Frédéric Merlin. Le patron de SGM affirme qu'une quinzaine de bureaux de contrôle dont Bureau Veritas ont validé les processus de fabrication et d'acheminement des produits vendus par Shein. «Ce n'est pas moi qui vous l'assure, ce sont des bureaux de contrôle» se défend-il. Frédéric Merlin estime donc que puisque cet espace vend du textile et des accessoires en règle, il n'a aucune raison de ne pas se sentir «légitime» et «éthique» de nouer ce «partenariat».
«Chez moi on touche le produit»
Frédéric Merlin a également argumenté contre un autre aspect qui lui est reproché : la surconsommation. «Pas chez moi» garantit à nouveau le propriétaire du BHV. L'homme d'affaires explique que grâce à l'aspect boutique de ce partenariat, les gens ont l'occasion de tester les vêtements avant de les acheter. «Chez moi vous touchez le produit, vous pouvez l'essayer. [...] Vous n'avez pas des milliers de colis qui arrivent chez vous» décrit-il. Frédéric Merlin considère donc que créer une boutique physique l'exonère en partie des inconvénients et des reproches faits à Shein.
Le 5 novembre, le tout premier espace de vente physique de Shein était inauguré au BHV Marais à Paris. Quelques jours auparavant, le site avait suscité la polémique lorsqu'il avait été révélé qu'on pouvait acheter sur sa marketplace des poupées à caractère pédopornographique et des armes de catégorie A. Depuis, le gouvernement a multiplié les recours pour que Shein se conforme au droit français et notamment aux normes de vente. De nombreuses marques ont par ailleurs quitté le BHV Marais et les espaces dépendants de la SGM, pour marquer leur désaccord avec ce partenariat.


















