
700 emplois sur le carreau, une ville meurtrie et un fleuron de l’industrie qui disparaît… Jeudi 11 décembre, le tribunal des affaires économiques (TAE) de Nanterre a prononcé la liquidation judiciaire de Brandt. Malgré les quelque 20 millions d’euros réunis par les collectivités et les 5 millions promis par l’Etat, le projet de Scop n’a pas été retenu. Le gouvernement doit-il y prendre sa part de responsabilité ? «Si on se contentait de présenter nos condoléances, je ne pense pas qu’on aurait été aussi proactif», a répondu sur TF1 ce vendredi matin le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin.
Pour autant, s’il a confirmé que les services de l’Etat seraient mobilisés, il ne veut rien promettre à ce stade. «Nous ne faisons pas des promesses, nous faisons notre boulot», a-t-il rétorqué à Bruce Toussaint. Avant d’ajouter : «Les services de l’Etat dans le département, sous l’autorité de la préfète, le service de la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS), ont un travail à faire d’accompagnement social, des salariés. Les agents de développement économique aussi qui peuvent avoir besoin de recruter. C’est ce qui va être fait.»
Sébastien Martin regrette l’attentisme des banques
En parallèle, son collègue du gouvernement, Serge Papin, évoquait «une possibilité après la liquidation judiciaire». Il parlait d’ailleurs des discussions qu’il avait tenues avec Sébastien Martin, ouvrant la porte - avec prudence - à une sorte de contrat de confiance avec «les vendeurs pourraient s’engager à vendre des produits Made in France». Sur TF1, le ministre de l’Industrie a concédé qu’il était prêt à parler de la reconstruction d’un projet, sans en dire davantage.
Il a surtout regretté que, malgré les 20 à 25 millions d’euros réunis, «les autres acteurs indispensables n’aient pas souhaité se positionner pour sauver Brandt», visant notamment les banques. «Il y a eu peu de partenaires bancaires. J'aurais aimé qu'ils fassent un peu plus transpirer leur règlement...», a-t-il lâché. S’il sait qu’il faut passer par un certain nombre de règles, un comité d’engagement pour obtenir un engagement bancaire, il aurait fallu accélérer.
«Là, il y avait urgence et on n’a pas réussi à aller chercher plus de partenaires privés autour de cette opération. J’aurais aimé que face à l'urgence de la situation, on se dise qu’on pouvait faire un peu mieux et plus vite.» Juste après la liquidation judiciaire, le maire d’Orléans avait lui poussé un énorme coup de gueule, rappelant que les collectivités étaient prêtes à injecter de l’argent pour sauver l’entreprise.



















