
Tous les voyants sont au vert pour Dassault Aviation. Le carnet de commandes de l’avionneur français est déjà rempli pour les dix prochaines années, avec 80 Rafale à livrer pour de nombreux pays, dont les Emirats arabes unis, l’Inde ou l’Egypte. A tel point que la cadence de production a dû être augmentée pour répondre favorablement à toutes les demandes. D’ailleurs, l’avionneur recrute à tour de bras pour satisfaire les commandes de son avion évalué à environ 80 millions de dollars.
Auditionné devant le Sénat, le directeur général de Dassault Aviation, Eric Trappier, s’est félicité d’une «montée en puissance» actuelle de la filière après un ralentissement lié à la pandémie de Covid-19. Cette dernière est caractérisée par les exportations, rappelle Public Sénat. Résultat, si l’Etat demandait des Rafale supplémentaires, il serait difficile de répondre favorablement : «Si on nous demande de livrer des avions demain, ça sera extrêmement difficile», a-t-il confirmé, rappelant le délai de trois ans et demi pour fabriquer un avion.
Eric Trappier regrette une «guerre informationnelle»
Dans la foulée, le DG du groupe a été interrogé sur la «campagne de désinformation» visant les Rafale qui a inquiété de nombreux sénateurs. Celle-ci a été liée à la possible perte d’un Rafale lors d’une opération indienne au Pakistan. L’avion de Dassault aurait pu être ciblé par un missile chinois PLM-15. Peu loquace sur le sujet, Eric Trappier s’est contenté de répondre : «Nous n’avons pas les retours exacts hormis la satisfaction des Indiens sur cette opération». Toutefois, pour lui, il s’agit d’une «guerre informationnelle» et d'un «faux sujet».
«On le voit bien en Ukraine, il va falloir s’habituer à avoir des pertes de matériel. La campagne de désinformation ne gêne pas ceux qui ont déjà des Rafale parce qu’ils savent que c’est faux. Cela peut nous gêner, en revanche, dans des campagnes de prospection», a-t-il poursuivi.
Lors de cette même audition, Eric Trappier a répété ce qu’il avait dit en marge du Salon du Bourget il y a quelques jours, en plaidant pour davantage de «patriotisme» européen. Déplorant le fait qu’il y ait encore aujourd’hui «une préférence américaine en Europe» en matière de défense, le patron de Dassault a plaidé pour «moins d’argent de la Commission, mais mieux ciblé et 100% européen». Il a d’ailleurs mis en avant à Bruxelles la nécessité d’obliger de «designer» européen quand le financement est européen. Visiblement sans succès.
















