
La cadence est trop rapide pour Dassault Aviation. Selon BFM, l’avionneur français fait face en ce moment à des problèmes de production de pièces, laissant place à une industrie sous tension alors que la demande d’avions Rafale accélère. La raison : Dassault a un carnet de commandes qui s’établit à pas moins de 220 avions fin 2024, une longue liste alors que les sous-traitants ne parviennent pas à suivre le rythme.
Pour le moment, ce sont encore 164 avions qui doivent encore être livrés, et 26 avions supplémentaires commandés par l’Inde en avril dernier. Pour produire un avion, il faut environ trois ans, et certains délais sont incompressibles. C’est donc un moment inédit pour Dassault, qui doit livrer 25 Rafale en 2025, soit un peu plus de deux avions par mois. Un objectif difficilement atteignable si la chaîne de production n’est pas assez performante.
Un écosystème mis à rude épreuve
Pour répondre à cette forte augmentation des commandes, Dassault met en place différentes mesures. L’avionneur tente tant bien que mal de soulager la chaîne de production, car si une hausse des commandes est une bonne chose, elle peut vite entraîner un goulot d'étranglement si la chaîne de production ne suit pas. Produire davantage d’avions signifie certes produire plus de pièces, mais aussi augmenter les capacités d’assemblage final.
Lors de la présentation des résultats annuels du groupe, en mars dernier, Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, évoquait un passage à cadence 5 «s’il le fallait», mais pas avant la prochaine décennie. Le cap fixé est plus modeste à court terme : cadence 3 en 2026, puis 4 d’ici 2028-2029. D’ici là, l’avion de chasse tricolore, entré en service dans l’armée française en 2004, poursuit sa percée à l’international. Depuis 2015, sept pays ont passé des commandes pour des avions français, notamment le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Inde ou encore la Croatie. Ce succès international signifie devoir évoluer pour être à la hauteur d’un marathon industriel.

















