La France l’avait laissé entendre, un rapport américain semble le confirmer. A la suite des violents affrontements aériens qui avaient eu lieu entre le Pakistan et l'Inde en mai dernier, un Rafale indien avait été perdu au combat. S’en était suivie une campagne de désinformation visant le fleuron de Dassault Aviation, émanant probablement de la Chine, avait indiqué le chef d'état-major des armées quant à la prétendue destruction de plusieurs appareils français. Thierry Burkhard dénonçait alors «la campagne que la Chine a habilement conduite visant à discréditer notre industrie d'armement et directement le Rafale».

Un rapport américain semble venir confirmer ces affirmations. Selon Reuters, la Commission américaine d'examen économique et sécuritaire États-Unis-Chine confirme que l’Empire du Milieu a mené une campagne de désinformation pour nuire aux ventes du Rafale. En mai dernier, l’Inde avait en effet utilisé pour la première fois le chasseur français contre des armes chinoises déployées par son voisin pakistanais. Selon les éléments recueillis par la Commission, la Chine a utilisé de faux comptes sur les réseaux sociaux afin de partager des images générées par l’intelligence artificielle.

La Chine dément

Mais ce n’est pas tout. La Chine aurait également utilisé des images de jeux vidéo présentant des débris prétendument détruits par des armes chinoises. Très rapidement, ce rapport a été dénoncé par Pékin. «Le rapport publié par le comité lui-même est faux», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Mao Ning en réponse aux demandes de commentaires de Reuters. Selon le porte-parole, le comité américain «n’a aucune crédibilité» parce qu’il a «toujours eu un parti pris idéologique».

Dans le rapport, on peut lire qu’il est néanmoins délicat de parler de «guerre par procuration» parce que cela exagérerait le rôle de la Chine dans le conflit du mois de mai. Toutefois, Pékin aurait bien tiré profit de cette campagne afin de promouvoir la sophistication de ses armes, précise Reuters. «L’utilisation par le Pakistan d’armes chinoises pour abattre des chasseurs Rafale français utilisés par l’Inde est également devenue un argument de vente pour l’ambassade chinoise dans le cadre de ses efforts de ventes en matière de défense», est-il précisé.

Un impact sur un futur achat de Rafale par l’Indonésie ?

Les auteurs du rapport précisent que trois jets ont bien pu être abattus, mais «tous n’étaient pas forcément des Rafale». Toujours selon le comité, le personnel de l’ambassade de Chine aurait persuadé l’Indonésie de cesser une procédure d’achat du chasseur français en cours. Le ministère des Affaires étrangères indien n’a pas répondu à Reuters, tout comme le ministère indonésien de la Défense. Toutefois, ce dernier avait fait savoir au mois de juin qu’il étudiait l’achat de J-10 chinois (Chengdu), notamment après avoir étudié son efficacité dans le conflit indo-pakistanais…