Il n’y aura pas de hausses d’impôts, le gouvernement l’a promis. Toutefois, dans le cadre du Budget 2026, il faut toujours trouver 40 milliards d’économies à réaliser. Alors, à Bercy, de nombreuses pistes sont sur la table. Concernant un gel budgétaire ou une «année blanche», le ministre de l'Economie a souligné que cela nécessiterait «des décisions politiques au cas par cas». Mais dans un entretien accordé à France Inter, France Info et Le Monde le 8 juin, Eric Lombard a été clair : «Il faut qu'on engage la baisse du nombre de fonctionnaires», dans la droite lignée des propos tenus la veille par la ministre des Comptes publics.

Et pour cause, selon BFMTV, en près de trente ans, l’emploi public a augmenté de 23%. Une tendance encore plus à la hausse ces dernières années, à en croire les chiffres de l’Insee. En effet, fin 2023, 5,8 millions d’agents travaillaient dans la fonction publique. Ce chiffre représente 20% de l’emploi total, et surtout, le nombre d’agents a augmenté de plus de 1% entre 2022 et 2023. Si l’on compare ces chiffres avec ceux de 1997, le bond est encore plus spectaculaire puisqu’il y a plus d’un million de fonctionnaires en plus.

120 000 postes en plus lors du premier mandat Macron

A titre de comparaison, les effectifs dans le privé n’ont augmenté que de 18% et la population de 14%, a détaillé un expert en finances publiques cité par nos confrères sur le site Fipeco. La hausse est spectaculaire dans la fonction publique territoriale (+46%), tout comme dans la fonction publique hospitalière (+36%). Si la hausse de l’emploi public a été plus mesurée entre 2012 et 2017 par exemple, elle a été très importante entre 1997 et 2002.

Alors qu’Emmanuel Macron s’était dit prêt à supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, leur nombre a bondi (+178 000) lors de son premier mandat. Dans un entretien accordé au Journal du dimanche, Amélie de Montchalin a confirmé vouloir demander «ministère par ministère, à revoir les besoins de recrutement d'une part et les revalorisations salariales d'autre part». La ministre des Comptes publics souhaite une «réorganisation massive de l'État, pour plus d'efficacité et plus de lisibilité», mais a rejeté toute idée de «rabot aveugle».

La fonction publique territoriale dans le viseur

Qui seraient les premiers concernés par de telles mesures d’économies ? Comme le rappellent nos confrères, la Cour des comptes prône un coup de rabot dans la fonction publique territoriale. «Un retour progressif des effectifs des collectivités à leur niveau du début des années 2010, soit une réduction de 100 000 emplois ou de 5,5% des emplois, permettrait de réaliser une économie importante, estimée par la Cour à 4,1 milliards d'euros par an à partir de 2030», préconisaient les Sages en 2024. Le Premier ministre avait également pointé du doigt le dérapage budgétaire de la masse salariale des agents de la fonction publique : +6,7% en 2024.