Mais jusqu’où ira ce scandale des airbags tueurs ? Hier mardi 24 juin, le ministère des Transports a donné l’ordre à tous les constructeurs automobiles d’étendre l’interdiction de circuler («stop drive»), une opération encore largement en cours pour le groupe Stellantis et sa marque Citroën. Cela fait en effet suite à un nouvel accident mortel survenu le 11 juin à Reims lors duquel une femme de 36 ans a été tuée par l’explosion de l’airbag de sa C3. On compte aujourd'hui 18 morts au total et 25 blessés en France et les Outre-mer, selon le gouvernement. Ce dernier souhaite donc que 800 000 véhicules supplémentaires, de toutes marques et équipés d'airbags Takata, mis en cause dans plusieurs accidents soient immobilisés immédiatement. Ce qui porte à 1,7 million le nombre de modèles considérés à risque visés par une interdiction de rouler. Dans le même temps, le ministère a demandé le rappel général de toutes les voitures équipées d'un airbag à risque partout en France, soit 600 000 en plus. Rappelons que ces équipements de sécurité sont susceptibles d'exploser facilement et de projeter des fragments métalliques dans l’habitacle. Il est urgent de les remplacer.

Si vous êtes concerné, vous devriez être contacté par le constructeur ou votre concessionnaire très rapidement, mais assurez-vous bien que votre adresse soit à jour sur votre carte grise. Auquel cas, vous ne pourrez pas être mis au courant. Pour en avoir le cœur net, vous pouvez vous renseigner directement auprès d’un garagiste ou sur les sites internet du gouvernement et de la marque de votre modèle. Face aux rappels massifs d’airbags Takata assortis d’une interdiction de rouler, des milliers d’automobilistes se retrouvent privés de leur véhicule. Même si le défaut vient d’un équipementier tiers, c’est au constructeur de prendre ses responsabilités. Ne restez pas sans rien faire si votre quotidien est impacté, vous pouvez exiger un traitement équitable. Il est essentiel de connaître vos droits en tant qu’automobiliste concerné. Les voici.

Vous ne devez rien payer…

L’Etat souhaite vraiment inciter les propriétaires de véhicules concernés à faire vérifier leur véhicule dès que possible, mais pour ceux qui tardent, sachez déjà une chose, le remplacement de vos potentiels airbags défectueux est pris en charge à 100% par le constructeur. Vous n’aurez strictement rien à payer pour les réparations.

Vous avez droit à un véhicule de courtoisie

Dans ce cas où l’on vous prive de circuler avec votre propre voiture, vous devez savoir que vous avez tout à fait le droit de demander un véhicule de courtoisie, et ce gratuitement. Le groupe Stellantis, maison-mère des deux marques sévèrement touchées par cette affaire, Citroën et DS, communique d’ailleurs très fortement sur ses services, dont cette mise à disposition de voiture de remplacement ou d’autres solutions de mobilité partout dans son réseau, le temps de l’immobilisation de votre auto. Cependant, l’ampleur de cette affaire a parfois raison de la disponibilité des véhicules de courtoisie de certains garagistes. Les automobilistes lésés ont la possibilité de faire valoir leurs droits par écrit via une lettre de mise en demeure envoyée en recommandé avec accusé de réception à la marque. Vous pouvez ensuite saisir la justice, si vous n’obtenez pas non plus dans les sept premiers jours suivant l’immobilisation de votre véhicule une quelconque prise en charge de frais de location de voiture (deuil, examen...), et ce avec ou sans l'accord du constructeur, pour obtenir le remboursement des frais ou une indemnité financière, calculée en fonction du préjudice subi. Renseignez-vous.

Vous ne risquez pas d’amende

Avec le risque d’explosion inopinée, c’est mieux si vous pouvez vous abstenir de conduire votre voiture concernée par le rappel. Mais si vous devez l’utiliser pour une quelconque raison, vous avez le droit. À moins de mettre votre vie en péril, vous ne commettez aucune infraction au Code de la route et aucune verbalisation n’est prévue, malgré la demande d’immobilisation. Et vous ne risquez pas de retrait de points non plus. Côté assurance, le sujet peut être un peu plus délicat, selon les compagnies. Votre contrat de couverture reste normalement valable, notamment pour la responsabilité civile (dégâts causés à d’autres). Mais en cas d’accident lié à l’explosion de l’airbag, certaines garanties peuvent être réduites ou refusées, comme l’indemnisation des blessures ou des réparations. Votre assureur pourrait limiter ou refuser l’indemnisation, au motif que vous avez ignoré une alerte de sécurité importante. Contactez votre assurance pour en savoir davantage selon vos souscriptions et la politique de votre compagnie.

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