
A moins d’une semaine de la présentation par Bruxelles de sa feuille de route sur l’interdiction des ventes de voitures neuves à moteur thermique dès 2035, le débat s’intensifie dans l’industrie automobile. Xavier Chardon, directeur général de Citroën, a appelé ce jeudi 11 décembre la Commission européenne à faire preuve de «plus de souplesse» face à un marché qui n’avance pas au rythme espéré. La réglementation européenne prévoit aujourd’hui qu’à partir de 2035, les véhicules essence, diesel et hybrides seront interdits à la vente en Europe. Cette règle doit être actualisée mardi 16 décembre.
«On attend cette date avec impatience», a confié Xavier Chardon sur le plateau de la matinale de TF1. «Ce qu’on espère, côté constructeurs automobiles, c’est de la souplesse et de s’adapter à un marché qui n’évolue pas aussi vite qu’on avait pensé», a-t-il expliqué. Si l’électrification avance, elle reste extrêmement inégale selon les pays. «En Europe, on est grosso modo à 20%, soit une voiture sur cinq. Mais ça cache énormément de disparités. La Norvège, c’est déjà pratiquement fait, on est à 100%, mais dans le même temps, l’Italie, l’Espagne, on est à 5%, donc on voit bien qu’on n’a pas une Europe unie», souligne le directeur général de Citroën.
«Toute notre gamme est électrifiée»
Face à ce constat, il plaide pour davantage de flexibilité et une ouverture «à d’autres technologies qui sont aussi faibles en émission», citant notamment le «range extender» et le biofioul. Le dirigeant rappelle également que les constructeurs ont déjà consenti des investissements massifs. «Chez Citroën, toute notre gamme est électrifiée. On a fait des efforts énormes, de la plus petite C3 jusqu’au haut de gamme C5, nos véhicules utilitaires, on a électrifié 100% de la gamme. Donc, le choix est là, mais les consommateurs nous disent ‘pas tout de suite', ‘il faut plus de temps’, ‘il faut des infrastructures’», constate Xavier Chardon.
Autre frein majeur : le prix des véhicules électriques. «C’est plus cher que le thermique aujourd’hui. Le coût à l’usage sur un véhicule utilitaire quand vous ne pouvez pas recharger à la maison ou au bureau est plus cher, donc on demande un temps d’adaptation, et il faut aussi qu’on ait des aides», insiste-t-il. Alors que le secteur automobile traverse une crise profonde, les appels à assouplir l’interdiction européenne des moteurs thermiques se multiplient.
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