
Est-ce vraiment bientôt la fin des voitures thermiques sur le Vieux Continent ? Pas sûr si l'on en croit les dernières déclarations du secrétaire général de l’Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles (OICA). Invité de franceinfo, vendredi 12 septembre, François Roudier n’a en effet pas caché son inquiétude face à l’interdiction de la vente de ces véhicules au sein de l’Union européenne d’ici à 2035. «Arriver à du zéro véhicule thermique vendu en 2035, c’est totalement irréaliste actuellement», a-t-il expliqué.
Alors que cette mesure a été prise par la Commission européenne dans un souci de répondre à l’urgence climatique, les constructeurs automobiles, eux, plaident plutôt pour repousser cette échéance, ou du moins pour assouplir ce délai. «Ceux qui ont déjà pu acheter un véhicule électrique ont une très bonne acceptation» et sont près «à 80 %» à racheter une voiture électrique. «Mais il faut amorcer la pompe. Et là, pour l’instant, c’est difficile», a précisé François Roudier.
Des objectifs jugés comme irréalistes
Tandis que les ventes de voitures électriques en Europe sont en baisse (-13,6 % de parts de marché en 2024), et alors que la concurrence de modèles chinois se fait de plus en plus grande, c’est à l’occasion du salon de l’automobile de Munich (Allemagne) que les constructeurs ont manifesté une fois de plus leur volonté de freiner cet objectif du tout électrique. En effet, si selon eux la trajectoire actuelle pour atteindre l’arrêt des voitures thermiques en 2035 n’est pour l’heure pas la bonne, un autre souci persiste. «Il y a un problème d’infrastructure et surtout un problème de demande parce que ces véhicules restent beaucoup plus chers que les véhicules thermiques», pointe du doigt le secrétaire général de l’OICA.
Estimant par ailleurs qu’avoir des objectifs irréalistes est «le meilleur moyen de se planter», François Roudier appelle donc la Commission européenne à repousser cette échéance afin de pouvoir être prêts. «Vous avez des constructeurs qui ont investi des milliards dans le véhicule électrique. Notre retard en Europe par rapport à la Chine est phénoménal, ils ont quinze ans d’avance sur le sujet», a-t-il fustigé. Ainsi, dans cette optique de faire évoluer ces délais, les constructeurs automobiles européens ont été reçus, vendredi 12 septembre, par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a accepté d’accélérer le calendrier pour l’examen de la «clause de revoyure» concernant cette interdiction des véhicules thermiques. De quoi laisser un espoir de répit aux professionnels du secteur alors qu’une proposition sur les éléments de flexibilité envisagée par la Commission pourrait être donnée d’ici la fin de l’année, rapporte Le Monde.

















