
Ce n’est «pas réaliste». Dans un entretien donné aux Echos, Antonio Filosa, l’Italien arrivé à la tête de Stellantis le 28 mai dernier, a jugé irréalisable l’objectif d’interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035 partout dans l’UE. Du moins, «tels que définis», a-t-il précisé. Le nouveau directeur général du 4e constructeur automobile dresse le même constat pour les «objectifs de baisse de 55 % des émissions (de gaz à effet de serre, ndlr) d’ici 2030».
Antonio Filosa plaide plutôt pour «introduire des flexibilités qui contribueront à la fois à la décarbonation et au maintien de l’activité industrielle», une priorité pour le nouvel arrivant qui sait que son bilan comptable sera le principal marqueur de sa réussite. Mais pour l’heure, il doit composer avec l’interdiction à partir de 2035 de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides actée par la Commission européenne en mars 2023 dans son Pacte vert européen (Green Deal).
La pression s’intensifie sur la Commission européenne
À force d’exposer ses craintes, Antonio Filosa aura-t-il gain de cause ? Cela est bien possible et nous aurons peut-être la preuve d’ici quelques jours. En effet, sous la pression de l’industrie automobile, l’Union européenne - qui avait assoupli en mars dernier les objectifs de réduction d’émissions de CO2 à moyen terme - doit ouvrir la semaine prochaine un «dialogue stratégique» avec les constructeurs automobiles, peu après le début du salon de l’automobile de Munich.
Une décision qui devrait rendre heureux Antonio Filosa, qui a déclaré qu’«il faut maintenant passer du dialogue stratégique à l’action stratégique. Et vite. Il ne faut pas sous-estimer le déclin rapide de l’industrie automobile européenne». Interrogé sur la remise en question de l’échéance 2035, il a ainsi réaffirmé le besoin de «leviers de flexibilité» pour «enrayer le cercle vicieux qui entraîne la baisse des ventes et retarde le renouvellement d’un parc automobile vieillissant».


















