
Après avoir pris des mesures en faveur de l’emploi des séniors, le gouvernement s’attaque désormais à l’épineux problème du taux de chômage des jeunes. Alors que la France compte plus de diplômés du supérieur que la moyenne européenne, le taux de chômage des 15 à 24 ans atteignait 19,2% au premier trimestre 2025 selon l’Insee, contre 7,2% pour l’ensemble de la population active. Pour tenter d’inverser cette tendance, la ministre chargée du travail Astrid Panosyan-Bouvet a présenté mercredi 16 juillet une série de mesures en faveur de l’emploi des jeunes dans le cadre du Conseil National pour l’Emploi.
Ainsi, la stratégie stratégie nationale pour l’emploi des jeunes imaginée par l'exécutif s’articule autour de trois grands axes stratégiques. A savoir mieux orienter, former et informer les jeunes sur les métiers qui recrutent, renforcer les liens entre les jeunes et l’entreprise et accompagner les jeunes fragiles en encourageant les parcours intensifs d’insertion. «La stratégie que nous lançons est au service d’une ambition : que plus aucun jeune ne reste sur le bord de la route. Elle s’appuie sur les acteurs du réseau de l’emploi, à savoir France Travail, les régions, les missions locales et sur le monde de l’entreprise pour construire, avec eux, des réponses concrètes, professionnalisantes et adaptées», a expliqué Astrid Panosyan-Bouvet lors de la présentation des mesures.
Généralisation du dispositif Avenir Pro
Concrètement, l'exécutif a notamment pour ambition de proposer à tous les lycéens professionnels en dernière année des ateliers collectifs et des entretiens individuels avec France Travail et les missions locales. Ce dispositif, baptisé «Avenir Pro», a déjà été expérimenté depuis 2021 dans quelque 600 lycées professionnels. Il pourrait être généralisé à l'ensemble des 2 200 lycées professionnels recensés dans le pays. Concrètement, des agents de France Travail dûment formés devraient intervenir en classe pour accompagner les élèves : aide à la rédaction de CV, simulations d’entretiens, découverte des besoins en recrutement du territoire. «Ce dispositif expérimental donne des résultats extrêmement intéressants en termes de taux d’insertion des jeunes», s’est félicitée Astrid Panosyan-Bouvet.
Parmi les autres mesures proposées, le gouvernement souhaite notamment mobiliser davantage les entreprises dans les parcours de découverte des métiers dès le collège avec une attention à la féminisation des filières scientifiques. L'exécutif a aussi pour ambition de développer l’alternance avec la création de 50 000 places en deux ans. Une autre mesure présentée consiste à systématiser une expérience en entreprise dans les deux premiers mois du contrat d’engagement jeune. Il s’agit d’un dispositif destiné à aider les jeunes de 16 à 25 ans, en situation de précarité. Il consiste en un accompagnement intensif vers l'emploi ou un contrat d'apprentissage associé à une aide financière.
L'exécutif précise que ces mesures ont été définies à l’issue d’une large consultation des parties prenantes les deux derniers mois. Elles ont été soumises le 16 juillet dernier au Conseil National pour l’emploi (CNE), qui sera chargé d’en débattre et de les améliorer. Pour rappel, le CNE est un organe de concertation et de coordination visant à améliorer l'accompagnement des demandeurs d’emploi et des employeurs, réunissant l’État, les partenaires sociaux, les régions et les acteurs de la formation.



















