Bonne nouvelle pour les primo-accédants, surtout après deux ans et demi de crise immobilière provoquée par la flambée des taux de crédit. Le prêt à taux zéro (PTZ), un prêt sans intérêts financé par l’Etat et réservé à ceux qui achètent leur résidence principale pour la première fois, sous conditions de ressources, revient le 1er avril à sa version d’avant 2024. Le PTZ finance à nouveau l’achat de maisons neuves, qui n’y étaient plus éligibles depuis l’an dernier, contrairement aux appartements neufs. Et vous pouvez désormais y prétendre quel que soit l’endroit où se situe le bien acheté, alors que seules les zones tendues (A, Abis et B1), où l’offre de logements est très inférieure à la demande, bénéficiaient du PTZ en 2024.

Selon le décret précisant certaines modalités du prêt à taux zéro, publié ce dimanche 30 mars et valable jusqu'au 31 décembre 2027, les maisons sont toutefois un peu désavantagées par rapport aux appartements, sur le plan des quotités, c’est-à-dire de la part maximale du PTZ dans votre achat immobilier, qui dépend de vos revenus. Si vous appartenez à la tranche 1, celle des revenus les plus modestes, le PTZ pourra financer jusqu’à 30% de votre achat d’une maison individuelle. Une proportion ramenée à 20% pour les tranches de revenus 2 et 3, et à 10% pour la tranche de revenus 4. Les appartements, eux, conservent leurs quotités de 2024, respectivement de 50%, 40%, 40% et 20% pour les tranches de revenus 1, 2, 3 et 4. Des tranches qui, comme le montant plafond de l'opération finançable par le PTZ, demeurent les mêmes qu'en 2024.

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Grâce au PTZ, une économie de près de 40 000 euros

Qu’est-ce que cela change, concrètement, pour les primo-accédants ? Prenons l’exemple d’un couple avec deux enfants, souhaitant acheter un appartement neuf au prix de 200 000 euros en zone B2. Celle-ci étant «détendue», le couple n’était pas éligible au PTZ en 2024. S’il avait décidé d’acheter l’an dernier, il aurait dû contracter un prêt immobilier classique de 200 000 euros, au taux de 3,2%, sur une durée de 20 ans, selon des simulations réalisées par Vousfinancer pour Capital. D’où une mensualité de remboursement de 1 130 euros, représentant 30% des 3 700 euros de revenus net du couple, et un coût total du crédit, sur 20 ans, de 71 038 euros, calcule le courtier.

A partir du 1er avril 2025, le couple a droit à un PTZ, les zones détendues B2 et C y étant de nouveau éligibles. Son revenu fiscal de référence de 40 000 euros annuels, son quotient familial et la zone géographique lui donnent droit à une quotité de PTZ représentant 40% de ses 200 000 euros d’achat immobilier, soit 80 000 euros. Afin de boucler son financement, il ne lui reste plus que 120 000 euros de crédit classique à souscrire, à 3,2% sur 20 ans. Ce qui, couplé à un différé de remboursement de 10 ans du PTZ, soit la durée maximale permise par le décret, fait tomber la mensualité de remboursement totale, pour les deux prêts, à 968 euros, soit une économie de 162 euros par mois par rapport au financement sans PTZ. Une économie qui s’élève à 38 774 euros sur 20 ans : «C’est comme si le couple avait souscrit un crédit de 200 000 euros sur 20 ans à un taux de seulement 1,54% !», souligne Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Un achat impossible sans le PTZ

Autre cas de figure, celui d’un couple, avec deux enfants toujours, qui fait construire une maison en zone tendue B1, pour un coût d’acquisition de 283 000 euros. S’il avait mené à bien ce projet en 2024, lorsque les maisons n’étaient plus éligibles au PTZ, le couple aurait dû souscrire un crédit classique de 283 000 euros, au taux de 3,5% sur 25 ans, d’après les hypothèses de Vousfinancer. Ce qui l’aurait amené à rembourser 1 417 euros par mois, soit un peu plus de 35% de ses 4 000 euros de revenus net mensuel. Cette opération aurait été tout simplement impossible à financer, le Haut conseil de stabilité financière interdisant aux banques de consentir des crédits immobiliers représentant un taux d’effort supérieur à 35%.

Les maisons redevenant éligibles au PTZ à partir du 1er avril 2025, ce couple aura droit à un prêt à taux zéro sur 25 ans représentant 30% de ses 283 000 euros de coût d’acquisition, sur la base de son revenu fiscal de référence de 45 000 euros par an, de la zone géographique où il fait construire et de son quotient familial. Soit un montant de 84 900 euros, à compléter par un crédit classique de 198 100 euros, au taux de 3,5% sur 25 ans. Compte tenu de ses revenus, il a également droit à différer pendant 10 ans le remboursement de son PTZ, si bien que ses mensualites seront nulles pendant les 10 premiers années de la durée de ce prêt. Son taux d’endettement s’établit ainsi à 30,6%, ce qui rend le projet désormais finançable. Le coût total des deux crédits, sur 25 ans, atteint 84 384 euros. Ce qui équivaut à un taux de 2,2% seulement pour un crédit de 283 000 euros sur 25 ans.

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