À Aubagne, le projet de vie de deux femmes est devenu un cauchemar. Sophie et Virginie ont acheté un appartement dans la ville, en bien locatif ou pour y vivre. Mais les deux femmes n’ont pas pu y habiter depuis 2022. La raison : l’immeuble a été squatté, et la situation s’est enlisée pendant trois ans, selon France 3 Provence-Alpes. «Quand on monte dans l’escalier, l’odeur est insoutenable» explique l’une d’elles, qui se couvre d’un masque avant d’entrer. Chaque visite du bâtiment et des appartements est accompagnée de son lot de dégradations et de découvertes indécentes. «Il y a des excréments de partout… [...] C’est d’une violence de voir ça», explique Sophie.

L’immeuble abritait six logements, qui ont tous été squattés, à la suite d’une mise en état de péril imminent, après un problème d’inondation, en 2022. Les travaux semblent se dérouler normalement. Mais le retour sur les lieux pour les deux propriétaires est un choc. Elles retrouvent les locaux dans un état catastrophique, à cause de l’installation de squatteurs. Les deux femmes refusent la restitution des lieux en raison de l’état du bâtiment, après des malfaçons du chantier, des vols et des saccages.

Des factures qui s’accumulent

Pendant deux ans de travaux, les deux propriétaires ont payé l’eau et l’électricité de ces logements dans lesquels des squatteurs s’étaient installés. Mais le syndic a ensuite interrompu ces abonnements. Désormais, les deux femmes se battent contre le syndic, l’entreprise de travaux et la mairie pour faire reconnaître leur situation. Mais elles n’obtiennent pas vraiment de réponse, ni de propositions de réparation. «Mon souhait, c’était qu’une fois ce prêt fini, ça allait me faire un revenu supplémentaire pour compléter mon invalidité parce que je suis travailleur handicapé. Finalement, c’est un vrai cauchemar», raconte Sophie.

Pour Virginie, le choc est tellement grand en revenant sur les lieux après les travaux, que la colère ne commence à se faire sentir que maintenant. «Quand on voit l’état dans lequel les gens ont laissé ça, il n’y a pas de mots en fait, ce n’est pas humain». De son côté, la mairie d’Aubagne, contactée par France 3, a déclaré avoir sollicité la préfecture. Les forces de l’ordre devraient intervenir dans les prochains jours pour évacuer les squatteurs.