
Les assurés des CPAM de Loire-Atlantique et de Vendée expriment leur colère. Depuis un an, ils sont nombreux à partager leurs mésaventures sur le groupe Facebook public «Les sinistrés de la CPAM 44 & 85». Ils dénoncent des retards récurrents — voire l’interruption complète — du versement de leurs indemnités journalières (IJ), qu’ils attribuent au nouveau logiciel Arpège, actuellement en phase d’expérimentation dans ces départements, rapporte le journal 20 Minutes. Parmi eux, Audrey, juriste, raconte n'avoir reçu qu’un seul versement de 300 euros entre avril et fin septembre, alors qu’elle est en mi‑temps thérapeutique.
Opérée de la hanche en février, la mère de famille affirme vivre depuis dans une «extrême précarité», incapable de régler ses factures ou de faire face aux dépenses du quotidien. Les appels à la CPAM restent sans réponse concrète : selon Audrey, la caisse lui réclamait sans cesse des pièces déjà fournies, promettait un traitement en urgence, sans suite. A bout, la Nantaise s’est rendue sur place, malgré ses douleurs. «Je me suis effondrée plusieurs fois en larmes devant les conseillères», raconte-t-elle. Sur place, ses interlocutrices auraient reconnu les difficultés, pointant directement le nouveau logiciel mis en place par l’Assurance maladie.
Une «situation catastrophique»
Sur le terrain, le malaise est palpable. Pour Pascal Cayeux, représentant syndical CGT à la CPAM de Loire-Atlantique, c’est une véritable bombe à retardement. Il dénonce un outil «lancé sans être abouti» et «sans mode opératoire», à l’origine d’une «situation catastrophique» dans les deux départements. De son côté, la CPAM de Loire‑Atlantique admet que «la présérie» d’Arpège affiche des dysfonctionnements, entraînant des taux de traitement plus lents et un afflux de réclamations — 14 000 rien qu’en Loire‑Atlantique, et jusqu’à 25% des réclamations nationales sur ces deux départements.
Pour rétablir la situation, la CPAM prévoit de corriger les anomalies identifiées dans Arpège, de simplifier le traitement de certains dossiers et de finaliser d’ici fin octobre la «reprise des arrêts de travail dont la bascule n’a pas pu se faire correctement». La généralisation de l’outil à l’échelle nationale, d’abord annoncée pour 2025 puis reportée à 2026, est désormais sans échéance précise.
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