Un contretemps difficile à encaisser pour les personnes précaires. De 4 000 à 5 000 allocataires du revenu de solidarité active (RSA) n’ont pas encore reçu le versement de la CAF, révèle le journal Le Monde. Les paiements, initialement prévus pour le 5 mai, n'ont finalement été lancés que le 14 mai et devraient donc parvenir dans les prochains jours. Un délai qui pénalise les allocataires à découvert en les exposant à des frais bancaires élevés.

Un bug lié à la réforme de la «solidarité à la source» est à l’origine de ce retard. «Le problème est survenu dans le contexte du préremplissage des déclarations de ressources trimestrielles», explique le service communication de la CNAF. Entrée en vigueur le 1er mars, cette simplification administrative constitue la première étape de la «solidarité à la source», visant à réduire les erreurs de déclaration des allocataires, erreurs souvent à l’origine de trop-perçus difficiles à rembourser pour les bénéficiaires des aides de la CAF.

«Dix jours de retard ou plus, c’est énorme...»

«La réforme, qui a été testée à blanc pendant deux ans, puis expérimentée dans cinq départements, se passe bien à ce stade, avec une forte satisfaction des usagers», assure la CNAF. «Sans vouloir minimiser le retard de versement actuel, il concernerait moins de 0,07% des 6,3 millions d'allocataires du RSA ou de la prime d'activité», précise-t-elle encore tout en reconnaissant que «ce retard de versement est très problématique pour les allocataires concernés, et chacun d'eux recevra un message d'excuses».

Pour Valérie Pras, du collectif Changer de cap, «la CNAF aurait dû communiquer plus tôt : des allocataires ont cru qu'on leur avait coupé le RSA». «Et dix jours de retard ou plus, c'est énorme pour tous ceux qui n'ont pas d'autres ressources, sans compter que cela peut leur coûter d'importants frais bancaires !», souligne-t-elle.