La démission de Sébastien Lecornu prolonge une phase d’instabilité politique et économique en France. Pour les entreprises, c'est un nouveau coup dur. «C'est très tendu», prévient ce mardi 7 octobre sur RMC Alain di Crescenzo, le président de CCI France, qui regroupe les 121 chambres de commerce et d'industrie du pays. «Si ça ne se stabilise pas, ce sont même des 'no man's land' qui vont se créer, notamment dans les territoires ruraux», alerte-t-il.

Alain di Crescenzo dresse un constat alarmant : le nombre d’entreprises en difficulté ne cesse d’augmenter. «En 2024, 66 000 entreprises déclarées en difficulté, record jamais atteint, en 2025 on va atteindre les 68 000, si tout ne va pas plus mal. On va de records en records», déplore-t-il. Les radiations d’entreprises, qu’elles soient volontaires ou liées à leurs difficultés, connaissent également une forte hausse. «Au premier trimestre 2025, on en a eu 168 000, en 2024 sur toute l'année, on en avait 310 000. Il y a une accélération des difficultés, il faut absolument se ressaisir et redresser notre économie», insiste le président de CCI France.

Moins d’investissements, moins d’embauches

«Quand il n'y a pas de croissance, des problèmes de marge et d'endettement et que vous ne voyez pas de solution avec une croissance annoncée comme molle à moins de 1% en 2025, les investisseurs mettent le pied sur le frein pour préserver ce qu'ils ont. Ils investissent moins», explique Alain di Crescenzo. «L'an dernier, les baisses des investissements ont été de plus de 10%, résultat, il y a une baisse des embauches», ajoute-t-il.

Après la démission du Premier ministre, l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques, a immédiatement abaissé ses prévisions de croissance pour la France. Une mauvaise nouvelle pour tous les secteurs, y compris ceux qui montraient un léger mieux, comme le logement. «On avait une petite remontée mais on est loin du compte. On est largué en termes de production de logements par rapport aux besoins de nos concitoyens et de nos entreprises», regrette Alain di Crescenzo, qui souligne par ailleurs une chute de 20% des transactions immobilières l'année dernière.