
Amélie de Montchalin ne mâche pas ses mots. Invitée sur RTL mardi 10 juin, la ministre des Comptes publics a livré sa vision pour assainir les finances publiques françaises : réduire le nombre de fonctionnaires pour augmenter leurs rémunérations. «Ce n'est pas tabou, ce n'est pas explosif», assure-t-elle, alors que la France affiche le dernier déficit de la zone euro.
La ministre dresse un constat sans appel sur la situation budgétaire du pays. «Nous sommes le dernier pays de la zone euro à avoir le déficit que nous avons», insiste-t-elle. Pour elle, l'urgence est claire : «Si on ne prend pas aujourd'hui ces décisions, alors bientôt, ce seront les institutions internationales, nos créanciers privés qui décideront pour nous.» Des économies devront être réalisées «dans tous les ministères» l'année prochaine.
La fin de la « fuite en avant » dans le recrutement
Amélie de Montchalin pointe du doigt une logique qu'elle juge contre-productive : «À chaque fois qu'on s'est dit 'il y a un problème, on met plus de moyens', une espèce de fuite en avant.» Cette stratégie du «toujours plus» aurait eu «une conséquence très néfaste sur les fonctionnaires» en empêchant les hausses salariales pour les agents déjà en poste.
La ministre cite l'administration fiscale comme modèle de réforme réussie. Avec 25% d'effectifs en moins en dix ans grâce au prélèvement à la source et à la réorganisation territoriale, cette administration est désormais perçue par les Français comme «l'une des plus réactives et modernisées». Un exemple que la ministre souhaite étendre à l'ensemble de la fonction publique.
Cette approche s'inscrit dans un contexte budgétaire tendu, après des années de soutien massif pendant les crises successives du Covid, de l'inflation et de la guerre en Ukraine. «Il faut que nous ressaisissions l'arme budgétaire, que nous rangions la maison», insiste Amélie de Montchalin, qui promet que les Français verront «la différence dans leur quotidien».


















