Mardi 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou a présenté un plan de 43,8 milliards d’euros d’économies pour 2026. Objectif : ramener le déficit public à 4,6% du PIB, grâce à des mesures telles que la suppression de jours fériés, le gel de prestations sociales, la réduction des effectifs dans la fonction publique… En réaction à ces mesures, la question du train de vie des anciens dirigeants politiques refait surface. Pourtant, certains privilèges semblent intouchables. Interrogée par RMC vendredi 18 juillet, Amélie de Montchalin a déclaré : «Ceux qui sont à risque doivent être protégés. Les autres, ils prennent le métro et se débrouillent», a-t-elle répondu.

Des économies sont possibles sur les avantages qui sont accordés aux anciens chefs de gouvernement, en dehors des impératifs sécuritaires, selon la ministre des Comptes publics. Elle affirme par exemple avoir «parlé avec le ministère de l’Intérieur» à ce sujet. «Je suis pour qu’on garde ce qui est lié à la sécurité, mais pour le reste, on peut limiter les choses», a-t-elle assuré, en rappelant aussi que les ministères avaient déjà réduit leurs effectifs : «On n’a plus que 15 conseillers, il y a dix ans c’était 40 ou 50

Des dépenses en hausse malgré les restrictions

Des déclarations qui interviennent alors que les dépenses liées aux anciens Premiers ministres continuent d’augmenter. D’après les chiffres évoqués par RMC, la facture s’est élevée à 1,58 million d’euros en 2024, contre 1,42 million en 2023 et 1,28 million en 2022. Une hausse de 23% en deux ans, due notamment à la succession rapide des gouvernements.

Pourtant, en janvier dernier, le Sénat avait tenté d’introduire un amendement dans le projet de loi de finances 2025 pour revoir à la baisse ces dépenses. Une proposition finalement rejetée en commission mixte paritaire, avec l’opposition assumée de François Bayrou, qui n’était pas enclin à toucher à cette enveloppe. Mais, pleine présentation d’un plan d’austérité, la question de l’exemplarité des responsables politiques risque de rester sur la table.