
L'avenir des cures thermales est au cœur des débats budgétaires. Selon Le Dauphiné, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) sur le bureau du Premier ministre Sébastien Lecornu prévoit la suppression de l'exonération de la participation des assurés en affection longue durée aux frais relatifs aux cures thermales. Concrètement, dès le 1er février 2026, les patients concernés ne seraient plus remboursés qu'à 65 % contre 100 % actuellement, soit un reste à charge supplémentaire d’environ 200 euros. L'économie attendue pour l'Assurance maladie avoisinerait 25 millions d’euros par an, alors même que ces dépenses représentent seulement 0,1 % de son budget.
Cette mesure jugée marginale d'un point de vue budgétaire a toutefois provoqué un tollé dans les territoires concernés. Comme le rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine, Julien Dubois, maire de Dax et président de l'Association des maires de communes thermales, a plaidé sa cause à l'Elysée le mois dernier. «C'est une fausse bonne idée», estime l'édile landais, rappelant que la non-réalisation des cures entraîne souvent une hausse de la consommation de médicaments. Du côté des professionnels, Jean-Charles Pressigout, président du syndicat des établissements thermaux du Grand Dax, craint un impact direct sur «près de 1 000 emplois» rien qu'à Dax.
Des élus vent debout contre le projet
Le secteur bénéficie du soutien de nombreux parlementaires. Vingt-six élus de tous bords ont adressé une lettre à Sébastien Lecornu pour dénoncer une mesure qui pénaliserait «les plus fragiles» et accentuerait le renoncement aux soins. «Le thermalisme médical n'est pas du tout une cure de confort», insistent-ils, rappelant qu'il s’agit de traitements prescrits par des médecins et encadrés par des protocoles. Selon eux, chaque année, près de 500 000 patients, souvent modestes et atteints de pathologies chroniques invalidantes, bénéficient de ces soins.
Les signataires, parmi lesquels Denis Fégné (Hautes-Pyrénées), Fabrice Brun (Ardèche) ou encore Marina Ferrari (Savoie) et Boris Vallaud (Landes), soulignent également l'importance économique des stations thermales : 70 % d'entre elles se situent dans des communes de moins de 5 000 habitants, participant ainsi au maintien d'une offre médicale et à la vitalité de zones souvent fragiles. Selon L'Écho touristique, l'ensemble du secteur représente 25 000 emplois et 4,5 milliards d’euros de retombées économiques.


















