
Le futur ministre de la Santé héritera d’un dossier explosif dès son arrivée. Selon les informations du Parisien, un décret, prêt à être signé, prévoit de supprimer le remboursement intégral des cures thermales pour les Français reconnus en affection longue durée (ALD). A partir du 1er février 2026, ces patients ne seront plus remboursés qu’à hauteur de 65%, contre 100% aujourd’hui. Dans la pratique, ce taux est en réalité encore plus faible : l’Assurance maladie ne prend en charge que 55% des frais, grâce à un système de double tarification, le reste étant généralement couvert par les mutuelles.
Ce changement obligera donc les patients en ALD à débourser environ 200 euros supplémentaires pour une cure thermale, sans compter les frais d’hébergement et de restauration, qui restent à leur charge. Seuls les titulaires de rentes liées aux accidents du travail ou maladies professionnelles conserveront un remboursement à 100%. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de rigueur budgétaire, l’Assurance maladie devant réaliser 5,5 milliards d’euros d’économies en 2026.
Le thermalisme sous pression financière
Pourtant, elle ne rapporterait que 25 millions d’euros, un montant marginal comparé aux enjeux financiers globaux. Et elle risque de pénaliser les patients les plus fragiles, ceux en ALD, qui sont souvent les plus dépendants de ces soins thermaux. Les établissements thermaux, déjà durement touchés par la baisse de fréquentation post-Covid — 470 000 curistes en 2024 contre 580 000 en 2019 — voient cette décision comme une injustice.
Le thermalisme ne représente pourtant que 0,1% du budget de l’Assurance maladie, mais fait régulièrement l’objet de critiques de la part de la Cour des comptes, qui recommande une évaluation plus stricte de leur service médical rendu (SMR) par la Haute Autorité de santé (HAS). Les professionnels du thermalisme dénoncent une «cabale» et une méconnaissance des bénéfices prouvés de ces soins, notamment en rhumatologie, dermatologie et affections psychologiques, preuves issues de plus de soixante essais cliniques réalisés ces vingt dernières années.
Cette situation inquiète particulièrement les élus des nombreuses stations thermales, souvent situées dans des zones rurales où le thermalisme représente un levier économique vital, soulignent nos confrères. Selon l’Observatoire national de l’économie des stations thermales, ce secteur génère près de 25 000 emplois et 4,5 milliards d’euros de retombées économiques.


















