C’est devenu sa marque de fabrique. Médecin rhumatologue de profession, Stéphanie Rist a déjà porté haut et fort, dans l'hémicycle de l’Assemblée nationale, l’accès direct à d’autres professionnels de santé que le médecin. La loi Rist, promulguée en avril 2021, a en effet ouvert la voie à des expérimentations prévues par le budget de la Sécu pour 2022, concernant l’accès direct (sans prescription médicale) aux masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes. Mais ces derniers attendent encore le “go” du gouvernement, qui traîne dans l’écriture des décrets d’application pour lancer le test dans une poignée de départements. Or, “il y a urgence”, tonne la députée du Loiret et actuelle rapporteure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023.

Capital : Vous allez défendre une proposition de loi visant à généraliser l’accès direct aux kinés alors que les expérimentations, votées dans le budget de la Sécu pour 2022, n’ont toujours pas eu lieu. Qu’est-ce qui coince ?

Stéphanie Rist : C’est une des raisons de ma proposition de loi. Comme ça coince, les parlementaires que nous sommes montrons l’importance du sujet. Car il y a urgence. En fait, je dirais qu’on a un frein culturel, en France, à la délégation des tâches des médecins à d’autres professionnels de santé.

Capital : Sommes-nous à la traîne sur le sujet par rapport aux systèmes de soins étrangers ?

Stéphanie Rist : On a plus de 20 ans de retard par rapport à d’autres pays. Mais ça vient de notre histoire. Si vous lisez Madame Bovary, son mari était assistant médical. Ça a marqué les esprits et toute la culture française. Car le système de soins français est construit sur le monopole des médecins. Et donc, il y a une peur, en France, de créer un métier de sous-médecin. Or ce que je soutiens, c’est que les personnes qui sont formées, qui ont acquis des compétences, doivent pouvoir travailler dans le cadre de ces compétences.

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