Fin novembre, lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les sénateurs ont dit non à la limitation d’une durée de 30 jours du premier arrêt maladie. La mesure avait pourtant été adoptée à l’Assemblée nationale quelques jours plus tôt. Une «limitation arbitraire et infondée médicalement mobiliserait plusieurs centaines de milliers d’heures de consultation», selon les sénateurs. En parallèle, les contrôles des arrêts maladie vont se durcir dès ce mois de décembre. L’Assurance maladie va avoir la possibilité d’organiser des contrôles médicaux en visioconférence avec les assurés en arrêt maladie.

Si la mesure est en phase de test, elle doit permettre de mieux contrôler les arrêts qui sont en hausse. Interrogé dans «Les Grandes Gueules» sur RMC Story, le journaliste Olivier Truchot croit avoir trouvé une autre solution : «Pourquoi les arrêts de travail explosent ?», demande-t-il d’abord. Avant de poursuivre : «Tu mets la consultation à 80 ou 100 euros chez le généraliste, et bien t'auras beaucoup moins de monde, ça va calmer tout le monde, les fraudeurs on ne va plus les avoir», estime-t-il.

La visioconférence, une mauvaise solution ?

Sur sa lancée, Olivier Truchot est revenu sur les nouvelles mesures de contrôles en visioconférence. Pour lui, ces nouvelles mesures ont certaines limites : «L'assuré reçoit un mail et un SMS deux jours avant le rendez-vous, si c'est un fraudeur il va s'organiser pour ne pas se faire choper, mettre un faux décor pour», met-il en avant, avant de rappeler qu’en présentiel, «au moins (…) t'es obligé d'être chez toi pour le contrôle».

Toutefois, les solutions mises en avant par Olivier Truchot ont été loin de convaincre sur le plateau des «Grandes Gueules». L’éducateur Abel Boyi a notamment déploré «une communication de cow-boy» où on «laisse penser que tous ceux qui prennent des arrêts de travail sont des fraudeurs». Même son de cloche du côté du syndicaliste et cheminot Bruno Poncet, pour qui «il y a beaucoup de problèmes liés à la santé mentale et on ne veut pas traiter ce sujet en estimant que tout le monde triche».

Selon RMC, environ 300 téléconsultations de contrôle d'arrêt de travail ont été menées. Selon les premiers retours, 38% d'entre elles se sont soldées par des fins d'arrêts maladie, mais forcément pour des cas de fraude.