
Mesure défendue bec et ongles par la gauche, la taxe Zucman a été éludée par le gouvernement dans son projet de budget 2026. Toutefois, la taxe a été proposée par voie d’amendement, notamment par le Parti socialiste, mais, saisie du projet de budget 2026, la commission des Finances de l'Assemblée nationale a rejeté son instauration. Et si la mesure sera rediscutée dans l'hémicycle où les députés partiront de la copie initiale du texte du gouvernement, Gabriel Zucman persiste et signe : son idée de taxe est à retenir.
Invité de Marc-Olivier Fogiel sur RTL ce jeudi, l’économiste en est certain : «La taxe finira par voir le jour, je ne sais pas si cela va mettre des semaines, des mois ou des années», et surtout, «l'ISF ne fonctionnait pas», a-t-il laissé entendre. Pour s’en convaincre, Gabriel Zucman a cité l’impôt sur le revenu, qui «a mis sept ans entre le dépôt du projet de loi en 1907 et son adoption en 1914».
Un débat qui monte partout ?
Même quand Marc-Olivier Fogiel lui signifie qu’aucun pays n’a adopté cette taxe pesant sur le patrimoine professionnel, Gabriel Zucman rappelle qu’il s’agit d’une «nouvelle idée» et que «le débat est en train de monter partout». Il cite notamment les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Brésil. «En réalité, le problème auquel cet impôt s’attaque a été rétabli récemment par des recherches menées au cours des deux-trois dernières années. Les milliardaires payent deux fois moins d’impôts en proposition de leurs revenus que les autres catégories sociales», a-t-il martelé sur RTL.
Quelques jours plus tôt, le nouveau Prix Nobel d’Economie, Philippe Aghion, mettait en garde contre la taxe Zucman, «une très mauvaise idée qui décourage l’innovation», pointait-il. Dans un premier temps, Gabriel Zucman assure avoir écrit son livre pour «permettre à toutes les Françaises et tous les Français de se faire leur propre avis». Ensuite, il lui a répondu, estimant avoir été soutenu par sept Prix Nobel cet été, dont Esther Duflo, et même que 86% des Français soutiennent sa mesure.
Pour Gabriel Zucman, les plus fortunés «ont largement les revenus nécessaires»
La taxe Zucman est-elle parfaite ? «La proposition que j’ai formulée peut être discutée et améliorée», a-t-il concédé. Toutefois, selon lui, les personnes disposant de plus de cent millions d’euros de patrimoine «ont largement les revenus nécessaires, car le rendement sur leur fortune est 6% en moyenne pour payer cette taxe de 2%». Quid de la taxe sur les holdings ? Pour l’économiste, cette taxe propose de taxer à 2% le patrimoine des holdings «mais en excluant quasiment tout le patrimoine des holdings : les actions sont sorties de l’assiette, l’immobilier aussi, donc il ne reste quasiment rien», a-t-il énuméré. «Elle augmenterait le taux obligatoire de prélèvement obligatoire des milliardaires de 25% à 26%, on est quand même très loin de la justice fiscale», a-t-il terminé.




















