
Il y a les pour et les contre. Depuis plusieurs mois, la taxe Zucman cristallise toutes les tensions, entre ses défenseurs, à gauche, et ses opposants, dans le socle commun et à droite. Censée instaurer un impôt plancher sur la fortune de 2% pour les plus hauts patrimoines français, la mesure n’est pas prévue dans le budget 2026 de Sébastien Lecornu. Toutefois, le PS qui a obtenu des gages sur la réforme des retraites et qui n’a pas censuré le gouvernement, envisage de réintroduire la mesure via un amendement.
Interrogé à ce sujet ce vendredi matin sur RMC et BFMTV, le patron de Bpifrance a révélé avoir eu des «idées noires» en apprenant la nouvelle il y a quelques jours. «Je pense que ce sera un clou dans le cercueil de l'économie française», a-t-il lâché, alors que la taxe avait été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale en février dernier. Nicolas Dufourcq, qui sort son livre, La Dette sociale de la France. 1974-2024, a ensuite expliqué pourquoi il était contre.
Une mesure qui ne rapporterait que 5 milliards d’euros
Demandant de se mettre à la place d’un entrepreneur, Nicolas Dufourcq a rappelé que «tout était fait pour être salarié dans le pays». Alors, quand quelqu’un décide de changer de voie, d’être entrepreneur, il prend des risques. «Vous emmenez votre famille avec vous, travaillez comme un fou (…) si vous réussissez et que vous avez une fortune de 100 millions d’euros, quelqu’un à la porte vous dit : je vais prendre 2%», a-t-il énuméré.
Et d’ajouter : «Comment voulez-vous prendre du risque ? C’est une machine à détruire le risque cette affaire !» Le patron de la banque publique d’investissement a par ailleurs pointé du doigt son rendu, en s’appuyant sur le Conseil d’analyse économique, pour qui la taxe Zucman ne «rapporterait pas plus de cinq milliards d’euros dans le meilleur des cas».
«S’il s’agit de trouver cinq milliards dans le patrimoine des plus riches de la France, il y a d’autres manières, des manières beaucoup moins létales», a-t-il mis en avant, citant les mesures prévues dans le budget 2026 comme la taxe sur les holdings. Sur les mêmes ondes, Nicolas Dufourcq avait déjà étrillé la taxe Zucman mi-septembre, évoquant une mesure «communiste» et «absurde». Il reprochait par ailleurs à la gauche, en particulier la France insoumise, d’«hystériser le débat».




















