
Les débats sur le budget inquiètent, y compris dans les plus hautes sphères. Le Parlement est chargé de travailler et d’adopter le budget de l’année prochaine. Mais après des semaines de débats, il n’a pas été adopté par l’Assemblée nationale. C’est donc le texte initial qui arrive au Sénat, ce jeudi 27 novembre. Il y sera notamment question de la dette publique. «J'ai toujours dit que la France ne risquait pas la faillite, par contre, la France risque l'étouffement progressif», estime le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au micro de Franceinfo.
Alors que les débats «devraient réduire l’incertitude et nous rapprocher d’un budget 2026», ils sont plutôt «inquiétants», selon le gouverneur de la Banque de France. Il plaide pour que les parlementaires adoptent «une vision de moins court terme». Parce que «notre économie résiste plutôt bien», mais plus le déficit est élevé, plus cela coûte cher à la France : «C'était 30 milliards de charges d'intérêts en 2020 et ce sera plus de 100 milliards à la fin de la décennie, c'est 70 milliards supplémentaires (…). C'est autant que nous ne pouvons pas consacrer à l'éducation, à la lutte contre le changement climatique ou à la défense».
«Pas n’importe quel budget»
François Villeroy de Galhau assure qu’il «faut un budget à la France, mais il ne faut pas n'importe quel budget». Si le risque n’est pas la faillite, il s’agirait plutôt d’un «étouffement progressif du pays». «Ça veut dire une chose très simple, c'est qu'il faut aller vers les 3% de déficit en 2029», ajoute-t-il. «Comme on part de 5,4% en 2025, pour faire ce chemin, il faut faire le quart du chemin la première année, donc le seuil de crédibilité du budget 2026, c'est un déficit de 4,8 % au maximum». Mais il reconnaît que la marge de manœuvre est serrée, entre des dépenses difficiles à diminuer et des impôts difficiles à augmenter.


















