Préparer un budget dans un contexte de réarmement et de tensions financières : la tâche s'annonce des plus complexes pour le gouvernement en 2026. Invitée de Public Sénat ce mercredi 26 mars 2025, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, n’a pas mâché ses mots. «Ce budget 2026 va être un cauchemar tant les difficultés financières sont importantes», a-t-elle déclaré.

Objectif affiché : faire passer le déficit public de 5,4 % à 4,6 % du PIB, tout en intégrant les nouvelles priorités gouvernementales, en particulier le financement du réarmement et des investissements dans l’industrie de défense. «C’est un budget très difficile», a-t-elle reconnu, appelant à la mobilisation collective pour surmonter ce cap délicat.

Une conférence sur les finances publiques dès avril

Pour faire face à la complexité de la situation, une grande conférence sur les finances publiques sera organisée en avril, avec l’ensemble des acteurs économiques et institutionnels. Le Premier ministre souhaite que le budget soit «partagé», a insisté Sophie Primas, afin de renforcer la légitimité des décisions à venir.

Sans donner de détail concret sur les mesures envisagées, la porte-parole a averti que «chacun sera mis à contribution». Une formulation qui laisse présager des efforts budgétaires généralisés, qu’il s’agisse de coupes dans les dépenses publiques, de réformes structurelles ou de possibles hausses ciblées.

Un réarmement à financer dans un contexte tendu

Le budget 2026 devra aussi s’inscrire dans la dynamique européenne impulsée début mars. Le plan «Réarmer l’Europe», dévoilé par Ursula von der Leyen le 4 mars dernier, prévoit la mobilisation de jusqu’à 800 milliards d’euros d'ici à 2030 pour constituer une véritable dissuasion militaire européenne. Un projet qui implique mécaniquement des engagements financiers accrus pour les États membres, dont la France.

Dans ce contexte, le redressement des finances publiques devient un numéro d’équilibriste, d’autant plus que le gouvernement s’est engagé à ne pas augmenter massivement les impôts. Le ministère de l’Économie avait d’ailleurs déjà signalé début février que le déficit prévu pour 2026 serait revu à la hausse, tout en restant sous les 5 %.