C’était moins une pour le budget 2026. Alors qu’il doit être promulgué au plus tard le 31 décembre, les détails du projet de loi de finances de l’Etat ont (enfin) été présentés lors du premier Conseil des ministres du gouvernement Lecornu II, ce mardi 14 octobre. Ils seront transmis aux deux chambres pour un examen qui pourrait débuter mercredi en commission. Rien n’est encore définitif, il s’agit d’une base de travail. Parmi les 29 mesures fiscales, dont des nouvelles taxes, des impôts alourdis ou quelques allègements, un article de la partie recettes du projet de loi de finances entend ajuster la fiscalité automobile. Quelques modifications sont donc proposées par le Premier ministre afin de donner «une visibilité sur trois années sur les barèmes des quatre principales taxes sur les véhicules de tourisme, à savoir les deux «malus» (malus masse et malus CO2) et les deux taxes annuelles (taxe annuelle CO2 et taxe annuelle polluants, qui sont dues uniquement par les professionnels)».

Bientôt un malus CO2 à 100 000 euros ?

Pour maintenir la pression sur les voitures les plus polluantes, la trajectoire de hausse de la taxe sur les émissions de dioxyde de carbone des véhicules (dite «malus CO2») est prolongée d’une année, jusqu’à fin 2028. Et ce, en conservant pour le seuil d’entrée dans la taxation un rythme de diminution annuel de 5 g de CO₂/km, déjà fixé par le précédent budget, pour une hausse du tarif maximum de 10 000 euros chaque année. L’apparition de ce barème au titre de 2028 (ceux de 2026 et 2027 étant déjà connus) va faire encore plus mal. Pour rappel, le malus CO2 débute aujourd’hui à 113 g/km de CO2, avec une taxe de 50 euros dans ce cas, et prévoit une pénalité maximale de 70 000 euros dans le cas des véhicules émettant plus de 192 g/km. Dès le 1er janvier 2026, le seuil de taxation s’abaissera donc de 5 g/km, pour débuter à 108 g/km (avec toujours 50 euros de taxe dans un tel cas) tandis que la sanction maximale atteindra 80 000 euros pour les modèles homologués à plus de 191 g/km. Un an plus tard, au 1er janvier 2027, cette taxe la plus lourde atteindra 90 000 euros pour les véhicules rejetant plus de 189 g/km, et seuls les véhicules émettant moins de 103 g/km de CO2 éviteront le prélèvement fiscal.

Pour 2028, selon le PLF présenté aujourd'hui, et s’il est adopté en l’état, les propriétaires de voitures dont les émissions de CO2 dépassent 187 g/km devront alors s’affranchir d’un malus maximal de 100 000 euros, tandis que le barème de taxation débutera encore plus bas, à 98 g/km de CO2 (pour une taxe de 50 euros)...Oui, il s’agit bien de taxes, à ajouter au prix de votre auto…

Le malus au poids, quant à lui, restera inchangé en 2028, dans la mesure où le PLF 2025 avait déjà prévu de serrer la vis. Rappelons que ce texte avait entériné un seuil de déclenchement à 1 500 kg au 1er janvier 2026, contre 1 600 kg actuellement. Toutefois, quelques précisions sur les allègements de poids selon les types de motorisation sont à apporter :

-les microhybrides gardent un abattement de 100 kg jusqu’en 2027,

-les hybrides non rechargeables conservent le même avantage jusqu’en 2028,

-les hybrides rechargeables profitent d’un abattement de 200 kg jusqu’en 2028, s’ils peuvent rouler plus de 50 km en mode électrique,

-les voitures 100% électriques écoscorées restent exonérées de malus jusqu’en 2028. Les autres bénéficieront d’un abattement de 600 kg à partir de mi-2026,

-enfin, les voitures à hydrogène verront leur exonération remplacée par un abattement de 600 kg en 2028, même si elles restent très rares en France.

Si le seuil de déclenchement du malus au poids ne devrait pas évoluer, le plafonnement du cumul des deux malus sera lui supprimé, jugé trop complexe et favorable aux véhicules lourds.

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