Un référendum sur les retraites plutôt que sur le budget, la proposition choc de Sophie Binet

Comment réaliser 40 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026 ? C’est le casse-tête auquel est confronté le gouvernement et pour l’aider à le résoudre, le Premier ministre a évoqué ce samedi 3 mai la piste d’un référendum. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, François Bayrou a en effet affirmé étudier la possibilité d’un référendum sur «un plan cohérent, avec des propositions claires, lisibles» pour réduire les déficits et la dette. Il entend obtenir «l'adhésion des Français» sur une «question assez grave» et ainsi «demander des efforts à tout le monde».

Interrogée sur cette hypothèse ce dimanche sur BFMTV, Sophie Binet a estimé qu’il s’agissait d’«une idée un peu étonnante». «Le Premier ministre n’a déjà pas de majorité à l’Assemblée nationale, il n’a jamais été aussi impopulaire dans les sondages, s’il pense pouvoir par référendum faire passer des mesures d’austérité, je lui souhaite bien du courage», a déclaré la secrétaire générale de la CGT. Pour Sophie Binet, un sujet plus important nécessite la consultation des citoyens : celui des retraites.

Un «conflit qui enkyste le pays»

«S’il y a une question sur laquelle faire un référendum, c’est sur la question de la réforme des retraites. Ça permettrait de sortir par le haut de ce conflit qui enkyste le pays», a-t-elle défendu. «Nous l’avions dit il y a deux ans, nous le martelons depuis deux ans. Le gouvernement de l’époque a fait le choix de passer en force et de ne pas faire voter les députés et de s’asseoir sur la mobilisation des Françaises et des Français», a déploré la représentante syndicale.

«Emmanuel Macron l’a payé cher, au prix de ne plus avoir de majorité aujourd’hui», a-t-elle souligné. «C’est ça qui bloque et c’est ça sur quoi il faut faire un référendum», a encore insisté Sophie Binet. Prévu à l’article 11 de la Constitution, le référendum doit cependant être décidé par le président de la République. Seul Emmanuel Macron peut donc prendre cette initiative, et, de son côté, l’Elysée a assuré que pour l’instant, il ne s’agissait que d’une «hypothèse».