
Dominique de Villepin n’est pas encore en campagne, mais il est officiellement candidat à la prochaine élection présidentielle. A l’occasion de la sortie de son livre «Le Pouvoir de dire non», l’ancien Premier ministre a confirmé son ambition au Parisien : «restaurer la fonction présidentielle, pour un chef de l’Etat arbitre, garant des institutions et inspirateur de la nation». A 71 ans, Dominique de Villepin dit avoir eu tout le temps depuis son départ de Matignon, «dix-huit ans pour réfléchir, tirer les leçons, oublier tout orgueil et ambition personnelle». Le temps aussi de réfléchir à des sujets d’actualité, comme la réforme des retraites.
Invité de France Inter mardi 24 juin, l’ex-Premier ministre s’est opposé à la réforme portée par Elisabeth Borne, repoussant l’âge de la retraite à 64 ans. Pour lui, elle a «cassé l’esprit de réforme dans ce pays et créé une défiance des Français vis-à-vis des projets portés par les politiques». Il va même plus loin en assurant que, s’il était au pouvoir, il abrogerait la réforme : «Je crois qu'il faut arrêter de parler d'un âge légal, 64 ans, pour se concentrer sur le respect d'un certain nombre d'années, d'un certain nombre d'annuités et donc sortir de ce traumatisme», a-t-il estimé sur France Inter.
La retraite à points, «plus lisible et plus juste»
L’ancien Premier ministre plaide pour un «projet de réforme à points». Ce système serait d’ailleurs «plus lisible et plus juste» et apporterait «plus de visibilité et de justice, et le respect du critère de pénibilité». Il n’a pas hésité à égratigner celui qui sera peut-être un de ses adversaires en 2027 : «La réforme à points était une bonne idée, elle était sur la table et Édouard Philippe a saboté cette réforme», a-t-il fustigé en parlant de l’introduction de la mesure d'âge pivot qui avait été rejetée par la CFDT.
Critique également envers Emmanuel Macron, coupable selon lui d’avoir restreint les critères de pénibilité (qu’il faut d’ailleurs réintroduire), l’ancien Premier ministre estime que «la capitalisation peut apporter quelque chose, mais à la marge du système de répartition qui a la confiance des Français».
Contre la motion de censure déposée par le PS mardi 24 juin, Dominique de Villepin ne souhaite pas non plus que François Bayrou tombe après l’échec du conclave sur les retraites. Il a appelé à «créer les conditions de la recherche du consensus».
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