L’absentéisme au travail pèse très lourd sur l’économie française. Selon une estimation de l'économiste Laurent Cappelletti, relayée par BFMTV, il pourrait en effet en réalité coûter plus de 100 milliards d'euros. Bien loin donc des 17 milliards par an que coûtent les arrêts maladie à la Sécurité sociale, car l'absentéisme au travail a des «coûts cachés» bien plus importants. Parmi ces coûts invisibles figurent notamment la production non réalisée par les salariés absents, entraînant des pertes importantes pour l’entreprise. Il faut aussi considérer l’usure des employés présents, qui doivent assumer la charge de travail supplémentaire.

De plus, le manque de suivi des relations clients se traduit par des opportunités commerciales manquées et une perte de clientèle. Ces impacts, souvent ignorés par les systèmes comptables et financiers classiques, représentent un coût réel et méconnu. Ces coûts restent généralement ignorés et rarement quantifiés. Pourtant, l’économiste Laurent Cappelletti a étudié ce sujet en utilisant une méthode alternative à la comptabilité classique (développée en 1975 par Henri Savall et Véronique Zardet), qu'il a appliquée à 3 000 structures françaises (publiques et privées) de toutes tailles, représentant au total 200 000 salariés.

Un coût de 5 000 euros par salarié par an

Son analyse révèle que l’absentéisme représente en moyenne un coût de 5 000 euros par salarié et par an. Pour une entreprise de 10 employés, cela équivaut à une perte annuelle de 50 000 euros. Etendue à l’ensemble de la population active, cette somme atteint environ 100 milliards d’euros, soit près de 3% du PIB. Laurent Cappelletti rappelle que 100 milliards de PIB représentent 50 milliards de recettes publiques, un montant suffisant pour «ramener le déficit public dans les clous des critères de Maastricht en quelques années».

L’économiste insiste sur la nécessité d’une prise de conscience chez les dirigeants, managers et salariés pour mieux gérer ces coûts cachés qui pourraient financer des hausses de salaires ou des investissements. Selon lui, un tiers de l’absentéisme peut être réduit en moins d’un an, une autre partie à plus long terme grâce à des réformes organisationnelles, tandis que 20 à 33% restent incompressibles.

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