
La rentrée approche, et avec elle, la fin de l’alternance pour des milliers de jeunes actifs. Signés un ou deux ans plus tôt, les contrats d’apprentissage prennent souvent fin aux alentours du mois de septembre. Et après ? C’est le grand saut dans l’inconnu. Car décrocher un contrat ensuite — en CDI, CDD ou même en intérim — relève souvent du parcours du combattant. Le marché du travail ne fait pas de cadeau, surtout aux jeunes fraîchement diplômés. Pour preuve, selon un rapport de la Cour des comptes publié en mars dernier, 17,2% des jeunes actifs sont actuellement à la recherche d’un emploi. C’est 2,4 fois plus que la moyenne nationale, et trois points au-dessus de nos voisins européens ! Pas étonnant, donc, que la case France Travail devienne un passage obligé pour de plus en plus d’ex-alternants. Non seulement pour les accompagner dans la recherche de leur prochain job, mais aussi pour espérer toucher l’allocation de retour à l’emploi (ARE).
Précisons d’emblée que quelle que soit votre situation, France Travail impose un délai de carence obligatoire de sept jours entre votre inscription et le premier versement de votre allocation chômage. Concrètement, si votre contrat s’achève le 1er septembre, vous ne verrez la couleur de vos premiers euros qu’à partir du 7. Et ce, à condition d’avoir pensé à vous inscrire immédiatement à l’ex-Pôle emploi. Pour celles et ceux qui prennent quelques jours pour souffler, ce délai recule d’autant.
Des congés non pris, des indemnités chômage reportées
Il peut même s’allonger davantage si vous n’avez pas pris tous vos congés payés avant de quitter votre entreprise. Petit calcul : imaginons qu’il vous reste 15 jours de congés non pris à la fin de votre contrat. Votre employeur accepte de vous les payer lors de votre solde de tout compte. C’est ce qu’on appelle l’indemnité compensatrice. Jusqu’ici, rien d’anormal, surtout pour Baptiste Martin, président de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf) : puisqu’ils touchent généralement des salaires peu élevés, «il va de soi que bon nombre de jeunes préfèrent se faire payer lesdits congés». Sauf que France Travail applique alors un différé : un jour de carence pour chaque jour de congé payé indemnisé. Résultat : 15 jours de plus à attendre avant de pouvoir toucher votre ARE. Ajoutez à cela les sept jours obligatoires, et vous voilà avec 22 jours de vide sur votre compte en banque. «De quoi conduire certains jeunes mal informés à connaître des difficultés financières dans les premiers temps de leur chômage», pointe le président de l’Anaf.
Ce manque d’information, il y est confronté tous les jours. A tel point que l’association a même lancé un tchat en ligne, SOS Apprenti, pour répondre aux questions d’alternants souvent perdus dans la paperasse administrative. La question qui revient le plus souvent ? «Une éventuelle indemnité de France Travail après une fin de contrat», glisse-t-il.

















