
Un petit oubli qui peut vous coûter cher. Lorsque vous vous inscrivez à France Travail, vous vous engagez auprès de l’opérateur sur deux choses. D’abord, effectuer une recherche active d’emploi ; et surtout, répondre aux convocations de votre conseiller. Des obligations auxquelles vous ne pouvez pas vous soustraire, sous peine de «radiation des listes de France Travail pour une durée variant d’un à douze mois», rappelle la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, dans une note publiée le jeudi 10 juillet. Résultat, vos allocations chômage sont suspendues, partiellement (uniquement le temps de la radiation) ou totalement.
En 2024, ces radiations représentaient 10% des sorties des inscrits en catégories A, B et C. Autrement dit, chaque mois, 1 chômeur sur 10 (soit 55 000) quitte France Travail non pas parce qu’il a retrouvé un job, mais parce qu’il y a été contraint. Dans la grande majorité des cas (62%), la sanction tombe pour une raison simple : ne pas avoir répondu à une convocation de son conseiller France Travail. Viennent ensuite les radiations pour ne pas avoir suffisamment cherché un job dans 1 cas sur 3 (35%). Les sorties pour fraude, quant à elles, restent anecdotiques (3%).
Une majorité de jeunes hommes, peu diplômés et au RSA
Mais alors, qui sont ces radiés ? Selon la Dares, ce sont «le plus souvent de jeunes hommes, moins diplômés et bénéficiaires du RSA». Plus précisément, 61% des radiés sont des hommes (qui ne représentent que 50% des chômeurs non sanctionnés), et 28% ont moins de 25 ans. La différence saute aussi aux yeux côté diplôme : seuls 5% des radiés ont un bac +3 ou plus, quand ils sont 15% parmi les autres inscrits. Les radiés vivent aussi plus souvent seuls, sans enfant (58% contre 49%), et sont davantage concentrés dans les quartiers prioritaires (18% contre 13%). Enfin, 19% touchent le RSA, contre 12% chez les non-radiés. A noter bien souvent, les radiés n’en sont pas à leur coup d’essai. Entre 2023 et 2024, 1 radié sur 3 (30%) avait déjà été exclu entre 2021 et 2022.
Mais le profil de ces demandeurs d’emploi risque de beaucoup changer dans les années à venir. Depuis la loi pour le plein-emploi du 18 décembre 2023, les règles du jeu pour les chômeurs sont en pleine refonte. Premier gros coup de balai : depuis janvier, tous les allocataires du RSA sont automatiquement inscrits sur les listes de France Travail. Résultat ? Plus d’un million de nouveaux demandeurs d’emploi venus gonfler les rangs de l’opérateur public en début d’année.
Et plus récemment, le 1er juin, exit la sanction automatique pour une simple absence à un rendez-vous. «Le contrôleur va étudier la situation globale du demandeur d’emploi, s’il constate en étudiant son dossier qu’il recherche du travail activement en ayant un comportement exemplaire, il aura alors possibilité de lui éviter une sanction automatique», expliquait France Travail à Capital il y a quelques semaines.

















