
De nombreuses personnes subissent encore de la discrimination au travail. Selon le 18e baromètre mené par la Défenseure des droits, Claire Hédon, et l’Organisation internationale du travail (OIT), cela touche encore un actif sur trois aujourd’hui. Cette enquête se base sur des données comparatives entre 2016 et 2024. Elle permet de voir que les améliorations sont minces et que de nouvelles formes de discriminations ont émergé. La première discrimination concerne la jeunesse, aussi bien à l’embauche que dans l’évolution professionnelle, rapporte La Tribune.
«Quelle image ils ont de la société et du monde du travail quand ils commencent par être discriminés ?», questionne Claire Hédon. 42% des victimes désignent l’âge comme première discrimination à l’embauche. Il faut dire qu’ils sont nombreux (un sur deux) à déclarer s’être vu poser des questions personnelles pendant leurs entretiens d’embauche, notamment sur leur âge et leur lieu de résidence. L’enquête démontre aussi que les jeunes sont plus nombreux que les autres à déclarer que des personnes sont souvent discriminées, alors qu’il n’y avait pas de différence en 2016.
Racisme, sexisme, lgbtphobie…
Lors de la recherche d’emploi, le deuxième motif de discrimination cité est la couleur de peau et l’origine (21%). Les personnes perçues comme non blanches ont 2,8 fois plus de chances de déclarer avoir été discriminées que les personnes perçues comme blanches. Le risque de discrimination est également plus élevé pour les personnes LGBTQIA+ : 1,9 fois plus à l’embauche et 1,6 fois plus en cours de carrière. Un chiffre similaire pour les personnes présentant un handicap.
Mais la première discrimination au travail reste celle basée sur le genre. Ce critère est cité par 41% des femmes victimes. Le baromètre montre qu’une femme a deux fois plus de risque de subir une discrimination qu’un homme aujourd’hui. Le risque était 1,6 fois plus élevé en 2016. Ce «plafond de verre» est justifié par les idées reçues concernant la parentalité et la vie de famille. Les femmes ont donc des «évolutions salariales moins rapides» et de «plus rares opportunités de promotion». De plus, le fait d’être diplômées ne les protège plus des discriminations.


















