
En France, l’écart de richesse commence dès le berceau. Une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), basée sur cinq enquêtes de l’Insee entre 2003 et 2021 et près de 29 000 enfants, révèle que plus de la moitié des mineurs disposent déjà d’une épargne ouverte par leurs parents. Mais ce capital de départ reste profondément inégal selon le patrimoine familial.
Ainsi, 35% des nourrissons de 0 à 1 an possèdent déjà un compte épargne à leur nom, 53% des enfants de 10-11 ans et 72% des adolescents de 16-17 ans, comme le relaye BFMTV. Pourtant, l’épargne moyenne d’un enfant ne dépasse pas 1 300 euros, et «la moitié des enfants ne détient aucune épargne ou seulement quelques euros», tandis que les 10% des enfants des foyers les plus aisés ont plus de 3 150 euros, observe l'Ined. Dans les foyers les plus aisés, 10 % des enfants disposent de plus de 19 400 euros, tandis que dans la moitié des familles les plus modestes, seuls 10% atteignent 2 900 euros.
Les inégalités financières s’accentuent avec le temps
Les disparités se creusent avec l’âge. Les enfants de 0-1 an des familles les plus riches ont déjà 850 euros en moyenne, contre 350 euros pour l’ensemble des nourrissons. A 10-11 ans, cette moyenne grimpe à 4 000 euros pour les plus favorisés, contre 1 470 euros pour les autres. A 16-17 ans, les adolescents issus des foyers aisés possèdent 6 000 euros, contre 2 330 euros pour l’ensemble des jeunes du même âge.
La nature des produits d’épargne varie également selon le niveau de revenu des parents. Près de la moitié des enfants détiennent un livret classique (Livret A, Livret jeune), mais les plus riches disposent plus souvent de comptes d’épargne-logement, d’assurance vie ou de plans d’épargne en actions, mieux rémunérés et diversifiés. La configuration familiale joue aussi un rôle. Les enfants de familles monoparentales (2 099 euros) ou recomposées (1 633 euros) ont généralement moins d’épargne que ceux vivant avec leurs deux parents (2 315 euros). Les enfants uniques sont mieux lotis que ceux ayant plusieurs frères et sœurs.
Les agriculteurs dotent davantage leurs enfants
La présence des grands-parents joue également un rôle: un enfant dont les quatre grands-parents sont encore en vie possède en moyenne 3 300 euros, contre 1 900 euros pour un enfant n’ayant qu’un ou aucun grand-parent. L’étude souligne aussi l’impact des choix parentaux. Certaines familles aisées commencent à épargner dès la naissance, tandis que d’autres visent à constituer un filet de sécurité pour les études ou l’accès au logement.
Le niveau d’études des parents influence également l’épargne: lorsqu’aucun des parents n’est diplômé du supérieur, l’enfant dispose d’environ 1 500 euros à 16-17 ans, contre 2 500 euros si l’un d’eux a fait des études supérieures. Seule exception notable : les enfants d’agriculteurs, qui bénéficient souvent d’un soutien financier supérieur, même à patrimoine égal, souligne Le Parisien. L’enquête de l’Ined montre ainsi que l’inégalité financière commence avant même que l’enfant ne devienne autonome.
Le patrimoine familial, la configuration du foyer, le nombre de frères et sœurs et le niveau d’études des parents créent des écarts significatifs, laissant certains adolescents avec un joli petit pactole tandis que d’autres doivent démarrer leur vie adulte presque à zéro.
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