
“Ne déléguez pas, occupez-vous vous-même de votre argent !” C’est le cri du cœur de Valérie Lion, la rédactrice en chef de ViveS Média, quand on l’interroge sur les conseils financiers à prodiguer aux femmes. Le média, créé en 2021 par le groupe Bayard, s’est justement fixé comme objectif d’accompagner l’indépendance économique des femmes. “Elles négligent trop souvent leur santé financière, estime-t-elle. Or celle-ci conditionne leur capacité à faire face aux aléas de la vie, divorce, perte d’emploi, décès du conjoint, etc.» Pour Capital, elle liste dix recommandations. A commencer par celle-ci : “ Laissez votre moitié prendre rendez-vous pour les enfants avec le médecin et, vous, prenez rendez-vous avec votre banquier !”
1. Détenir son propre compte bancaire en plus du compte commun
C'est la règle d'or à respecter si on vit en couple, avant même de parler épargne et investissement. Et, bien sûr, chacun doit contribuer aux dépenses de la famille au prorata de son revenu. 36% des couples appliquent encore la règle du 50-50, même si 73% des messieurs gagnent plus que leur moitié. Et les livrets d’épargne des enfants, souvent ouverts par Maman, doivent être alimentés par le compte commun, et non par son compte personnel.
2. Aborder les questions d’argent quand tout va bien dans le couple
Pourquoi pas se fixer des “money dates” réguliers pour faire le point en tête à tête ? Et puis, si Madame s’arrête de travailler afin de passer plus de temps avec les enfants, Monsieur peut ouvrir un plan d’épargne retraite au nom de sa conjointe pour compenser les sacrifices qu’elle consent en termes de salaire, d'opportunités de carrière et de retraite.
3. Avoir son conseiller financier à soi et le rencontrer régulièrement
Adressez-vous à quelqu’un en qui vous avez confiance. Quelqu’un capable d’expliquer les choses. Comme on le fait pour un coach sportif ou un gynécologue, il est utile de se renseigner auprès de son cercle amical. Et de ne pas hésiter à changer si la relation n’est pas satisfaisante. Cela peut être un conseiller bancaire ou, si l’on souhaite une relation plus personnalisée, un conseiller en gestion de patrimoine. Ne pas négliger non plus les conseils d’un notaire. Les relations de confiance qui s’instaurent dans la durée permettent d’être bien épaulée quand vient le temps d’envisager un achat immobilier, de gérer un divorce, un remariage ou un héritage.
4. Parler d’argent entre femmes
Echanger avec ses amies est un excellent moyen de se former et de s’informer. On apprend beaucoup des expériences, des erreurs, des difficultés et des bons plans des autres. Les hommes discutent beaucoup plus de leurs finances avec leurs copains et se refilent volontiers les bons tuyaux. Notre baromètre ViveS-Vivavoice 2025 Les femmes et l'argent, réalisé en partenariat avec Boursobank et Natixis Wealth Management, montre bien ce décalage : 51 % des hommes évoquent facilement leur patrimoine avec leur entourage, alors que 45% des femmes seulement en font autant ; 47% des premiers disent parler facilement de leur épargne avec leurs proches quand seulement 40% des secondes s’y risquent.
5. Bien faire la différence entre épargne et investissement
L’épargne, c’est l’argent disponible pour faire face aux imprévus, placé par exemple sur un livret à la rentabilité très faible. Trois à six mois de salaire, cela suffit. Beaucoup de femmes, soucieuses d’assurer leur sécurité financière et celle de leurs enfants, sont tentées d'y déposer davantage d’argent, le laissant même parfois dormir sur un compte courant. C’est l’investissement de ces sommes dont on n’a pas besoin à court terme qui rend possible la constitution d'un patrimoine sur le long terme.
6. Se donner des horizons de temps
Quand vais-je devoir commencer à financer les études de mes enfants ? A quel moment se posera la question de réaliser un achat immobilier ? Quand aurais-je envie de faire une pause dans ma carrière pour me former, voyager autour du monde ou créer mon activité ? Il est indispensable d'y réfléchir, car la planification de ses futurs investissements aide à s’orienter vers tel ou tel produit de placement financier.
7. Commencer le plus tôt possible
Rien de tel que s'y mettre tôt, même avec de petites sommes versées sur des produits simples, tels une assurance vie, un plan d’épargne retraite ou un plan d’épargne en actions. C’est la régularité et la durée qui comptent, combinées avec la diversification des placements. Les versements automatiques peuvent être une bonne formule. Attention à la fiscalité et aux frais de gestion qui viennent grever la rentabilité. Il faut en discuter avec son conseiller financier en gardant à l’esprit que tout (ou presque) est négociable, notamment les frais de versement.
8. Profiter des plans d'épargne salariale
Les plans d'épargne pour la retraite collectifs (Perco) et les plans d’épargne d’entreprise (PEE) sont réservés aux femmes employées dans les grandes entreprises. De bonnes formules, car il n’y a pas de frais de gestion et, souvent, l’employeur verse un abondement. Dans ce cadre sécurisé, pourquoi ne pas en profiter pour privilégier les investissements dynamiques, un peu plus risqués, mais à la rentabilité plus élevée ?
9. Essayer la Bourse
Il serait dommage de s'en priver car c’est le placement financier qui offre la meilleure rentabilité sur le long terme, c’est-à-dire à plus de dix ans. Entre mars 2003 et décembre 2023, la valeur du CAC 40 est en effet passée de 2 400 à 7 600 points, selon le site Lafinancepourtous.com. En se faisant bien conseiller, il est possible de choisir le type de titres qu’on souhaite acheter. Les femmes sont encore timides en la matière. Selon le baromètre ViveS 2025, seules 11% d’entre elles disent investir directement en Bourse, soit 12 points de moins que les hommes. 29% de ces derniers affirment être prêts à prendre des risques avec leur argent pour réaliser des investissements, alors que 16 % des femmes font la même réponse…
10. Se former à la gestion financière
Quand on demande aux femmes si elles ont envie d’approfondir les sujets financiers et d’apprendre à mieux gérer leur argent, elles ne sont que 34% à répondre par l’affirmative. Peut-être parce que 65% d’entre elles se sentent suffisamment outillées et informées… Il existe aujourd’hui beaucoup d’outils gratuits, en ligne, pour développer ses connaissances : sur le site de l’association La Finance pour tous, sur ceux de l’Autorité des marchés financiers et de la Banque de France ou sur celui de ViveS avec le parcours “Investir”.”
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