Le montant des droits de succession à acquitter par les héritiers au moment d’un décès dépend du lien de parenté qui les unit au défunt. Un enfant par exemple est exonéré jusqu’à 100 000 euros au décès de chacun de ses parents (abattement); au-delà, son héritage est taxé à un barème progressif compris entre 5% (jusqu’à 8 072 euros au-delà de l’abattement) et 45% (à partir de 1 805 677 euros). Un petit-enfant, lui, n’aura un abattement que de 1 594 euros, et au-delà, c’est à nouveau le barème de 5% à 45% qui s’appliquera. Un héritier sans lien de parenté avec le défunt profitera du même abattement de 1 594 euros, mais sera ensuite taxé à… 60% sur ce qu’il reçoit ! Autant dire que cela peut monter très vite et très haut.

Il est cependant possible d’alléger la note pour vos héritiers, à condition de vous organiser. Avec un minimum d’anticipation, vous pourrez effacer tous les frais de succession à acquitter au moment de votre décès, ou, au moins, une bonne partie d’entre eux. Pour y parvenir, plusieurs outils sont à votre disposition : la donation en pleine propriété ou avec réserve d’usufruit et l’assurance vie. Cumulés, ces trois dispositifs font des merveilles (lire, plus bas, les simulations réalisées par les experts du groupe notarial Monassier).

1/ Renouveler vos donations tous les 15 ans

La donation vous permet de transmettre votre patrimoine aux générations du dessous, dans les meilleures conditions possibles”, explique Antoine Le Roux, notaire à Paris et porte-parole de la Chambre des notaires de Paris. Mais tous les spécialistes vous le diront : on ne fait jamais une donation pour le seul avantage fiscal qu’elle procure. Parce que, comme dans l’adage enfantin, quand vous donnez, vous donnez, et que reprendre, c’est… voler ! Quand vous faites une donation, vous vous appauvrissez, ce n’est donc pas à conseiller à tout le monde. “Il faut détenir suffisamment de patrimoine et ne pas vous déposséder totalement. Pensez toujours à conserver ce dont vous aurez besoin pour financer votre train de vie – en anticipant notamment vos besoins potentiels liés à la dépendance –, et pour protéger votre conjoint”, conseille Christelle Sauvage, directrice de l’ingénierie patrimoniale chez Indosuez Wealth Management. En clair, “donnez ce dont vous êtes sûr de ne jamais avoir besoin”, confirme Sylvain Guillaud-Bataille, notaire à Paris.

L'avantage des donations est que l’abattement (et donc l’exonération fiscale) dont elles bénéficient se reconstitue tous les 15 ans. Un enfant peut ainsi recevoir 100 000 euros (ou 131 865 euros s’il est majeur, avec en plus de l’abattement général de 100 000 euros, celui de la donation familiale de somme d’argent de 31 865 euros) en totale exonération de droits tous les 15 ans. Plus vous agissez tôt, mieux c’est. Chaque parent qui réalise cette opération par exemple à 45 ans pourra recommencer à 60 ans et à 75 ans, pour un total transmis via les donations sans droits de mutation de 363  730 euros par enfant (voir nos simulations plus bas). Idem pour le conjoint.

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