
Ce mercredi 15 octobre pour les uns, lundi 20 octobre pour les autres : la date butoir pour le paiement de la taxe foncière 2025 n’est pas synonyme de rendez-vous plaisant pour la plupart des propriétaires immobiliers. Cet impôt local a en effet bondi de 37,3% au cours des 10 dernières années, en moyenne, dans les 200 plus grandes villes de France, selon les données publiées par l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi) ce mercredi 15 octobre. Une envolée deux fois supérieure à l’évolution de l’inflation, et plus de quatre fois supérieure à l’augmentation de 8,7% des loyers. «En clair, les propriétaires voient leurs charges s’envoler tandis que leurs revenus — locatifs, salariaux ou de retraite — progressent bien moins vite», dénonce Sylvain Grataloup, président de l’Unpi.
«Pire encore», selon lui, avec cette flambée de la taxe foncière, «les propriétaires ont le sentiment de payer la suppression (depuis 2023) de la taxe d’habitation sur les résidences principales», qui constituait l’une des ressources financières des collectivités locales. De fait, les taux de taxe foncière appliqués par ces dernières à la base d’imposition des propriétaires a crû de 11,2% en l’espace de 10 ans. Qu’ils soient occupants ou bailleurs, les propriétaires se trouvent ainsi dans «une situation intenable», gronde Sylvain Grataloup. «Mais l’essentiel semble être ailleurs : garantir le train de vie des collectivités locales, sans que l’État n’ouvre son porte-monnaie», ironise-t-il.
Taxe foncière : et si les locataires la payaient eux aussi ?
Dérapage de la taxe foncière
Toutefois, plus encore que la hausse des taux locaux, c’est le bond de 23,5% des valeurs locatives (loyers potentiels des logements) qui «explique le dérapage de la taxe foncière», indique l’Unpi. Indexés depuis 2018 sur l’inflation, «les coefficients de majoration des valeurs locatives ont atteint des records en 2022 (+3,4%), 2023 (+7,1%) et 2024 (+3,9%)», souligne l’association. Ce qui a provoqué, mathématiquement, un renchérissement de 15,1% de la taxe foncière sur l’ensemble de des trois années.
C’est pourquoi l’Unpi et plusieurs députés avaient demandé aux pouvoirs publics, il y a quelques années, un plafonnement de la revalorisation des valeurs locatives. Un amendement en ce sens au projet de loi de finances pour 2023 avait même été adopté par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Mais «sous la pression d’associations représentant les collectivités locales, le gouvernement s’était opposé à ce que la réforme soit inscrite dans le marbre», regrette Sylvain Grataloup.
Exonérer de taxe foncière en cas d’encadrement des loyers
Faute d’avoir obtenu ce plafonnement, le président de l’Unpi appelle à réformer l’indexation des valeurs locatives, en les alignant sur l’indice des loyers d’habitation et non plus sur l’inflation. Il demande également la mise en place d’un dégrèvement de taxe foncière pour les propriétaires de biens situés dans des zones où les loyers sont encadrés par un arrêté préfectoral. Il plaide également pour qu’une exonération de taxe foncière soit automatiquement accordée aux propriétaires réalisant d’importants travaux de rénovation énergétique dans leur logement, alors qu’elle dépend actuellement du bon vouloir de chaque commune.




















