Si vous avez prévu de visiter l’un des 45 000 châteaux de France, lors des Journées du patrimoine ces 20 et 21 septembre, peut-être en ressortirez-vous avec le rêve d’en habiter un. Un fantasme de plus en plus répandu, comme en témoigne le doublement du marché français des châteaux en cinq ans, passé de 200 ventes en 2019 à 400 en 2024, selon Barnes Propriétés et Châteaux.

Un engouement que le réseau d’agences immobilières explique certes par les confinements imposés par la crise sanitaire, mais «avant tout par la recherche d’authenticité et de singularité, face à une standardisation qui gagne tous les marchés», avec des chambres d’hôtel et des locations Airbnb aux déco industrielles ou pseudo vintage, toutes pareilles.

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Un budget à partir de 400 000 euros

Au-dessus de vos moyens, la vie de château ? A voir ! L’acquisition de la bâtisse n’est pas forcément inabordable : «Le budget minimum dépend de la région mais, avec 600 000 à 700 000 euros, il est possible de trouver une jolie propriété dans le centre de la France, avec quelques hectares de terre et, probablement, des travaux à prévoir», indique Olivier Brunet, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux.

Il est même possible de descendre aux environs de 400 000 euros pour une gentilhommière, c’est-à-dire un petit château, à restaurer s’entend, toujours dans la région Centre. «Acquérir une demeure historique n’est plus réservé à une élite», assure Barnes. Pour un vrai château dans les Pays de la Loire, bâti au XIXe siècle mais en bon état, il faudra toutefois compter entre 600 000 et 1 million d’euros. Et plus de 10 millions pour une demeure historique rénovée…

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Le DPE, une «ombre au tableau»

Mais, au-delà du prix de vente, «il faut envisager l’achat dans le long terme en tenant compte des charges, évidemment plus élevées que celles d’un appartement en ville ! L’entretien annuel d’une telle propriété représente un coût significatif, notamment en matière de chauffage, de mise aux normes et de travaux d’isolation», prévient Olivier Brunet. A cet égard, le diagnostic de performance énergétique (DPE) représente «une ombre au tableau» dans l’acquisition d’un château. Surtout si l’achat est réalisé à titre d’investissement locatif, la mise en location de passoires thermiques étant progressivement interdite.

«En préconisant des solutions standardisées, comme l'isolation par l'extérieur ou le remplacement des fenêtres anciennes par des ouvrants en PVC, ce qui est a priori incompatible avec la préservation des qualités architecturales d’un bien ancien, le DPE ne fait pas de distinction entre l’immobilier récent et les biens anciens», souligne Olivier Brunet. Pour qui «il est indispensable que ces demeures bénéficient d’un statut dérogatoire», à l’image des bâtiments classés ou inscrits aux Monuments historiques, exemptés de DPE.