Il y a une semaine encore, dans l’attente de la nomination du gouvernement Lecornu 2, puis de sa possible censure, nombre de courtiers en crédit immobilier tablaient sur une poursuite de la remontée des taux d’ici à la fin 2025, à 3,50%. Bonne nouvelle pour les candidats à l'accession à la propriété, l’Observatoire de Crédit Logement, l’organisme qui garantit vos prêts immobiliers auprès des banques, se montre plus optimiste ce mercredi 16 octobre. Michel Mouillart, professeur d’économie et membre de l’Observatoire, anticipe pour le quatrième 2025 un taux moyen à «3,25% au pire», contre 3,12% en cette mi-octobre. Notamment parce qu’il ne voit pas «l’environnement politico-économique empirer».

De fait, le tout nouveau gouvernement Lecornu 2 vient d’échapper à la censure de l’Assemblée nationale, ce jeudi matin, les députés ayant rejeté les motions de censure déposées par le groupe La France Insoumise (LFI) et par le Rassemblement national (RN). Un peu de stabilité politique en perspective, donc, et d’accalmie sur le front des taux d’intérêt. Le rendement de l’obligation assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans, c’est-à-dire la rémunération exigée par les investisseurs internationaux pour prêter à la France sur les marchés financiers, est tombé à 3,34% ce jeudi, alors qu’il tutoyait les 3,5% une semaine plus tôt.

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Les moins de 35 ans soutenus par les banques

Or le rendement de l’OAT 10 ans est l’une des principales boussoles guidant la fixation des taux de crédit immobilier des banques, celles-ci se finançant en partie sur les marchés financiers. Un taux de crédit de 3,25% en moyenne au dernier trimestre 2025, «ce n’est pas mal», insiste Michel Mouillart, qui tablait encore sur 3,30% il y a quelques mois. Selon ses calculs, cela aboutirait à «un taux moyen de 3,14% sur l’ensemble de l’année 2025, soit une baisse de 0,53 point par rapport à 2024». Et le professeur d’économie anticipe pour 2026 «une zone de platitude des taux», à 3,14% environ.

Un taux certes très supérieur au 1% des années 2020 et 2021 mais, si l’on fait abstraction de cette période exceptionnelle, voire anormale, assure Michel Mouillart, «les conditions de crédit sont bonnes, aujourd’hui. Les ménages disposent de l’une des meilleures capacités d’achat des 25 dernières années». Au cours des 12 derniers mois, grâce à la baisse des taux et à la stagnation des prix de l’immobilier ancien, après deux ans de chute, les ménages peuvent acheter en moyenne «2,4 mètres carrés de plus qu’il y a un an», illustre-t-il. Une amélioration qui profite notamment aux «emprunteurs de moins de 35 ans, que les banques continuent à soutenir», précise Michel Mouillart. Pour la bonne raison que «les jeunes primo-accédants d’aujourd’hui sont leurs vieux clients de demain».

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