
C’est un terrain qui fait saliver. Au bout de la presqu'île du Lège-Cap Ferret, une vaste étendue de neuf hectares, avec forêt et plan d’eau, est mise en vente aux enchères. Mais ce n’est pas tout. Le terrain comprend également des chalets façon bungalow, des maisons avec vue et même une villa datant de 1852, détaille France 3 Nouvelle-Aquitaine. La mise à prix de départ est fixée à trois millions d’euros ce jeudi 11 décembre, et les potentiels acheteurs devraient se bousculer pour mettre la main sur ce joyau.
C’est d’ailleurs ce qui inquiète les autorités locales, à commencer par le maire de Lège-Cap Ferret, qui cite un réservoir à poisson, une «zone humide exceptionnelle», mais également des arbres centenaires au cœur d’un «massif forestier exceptionnel». Raison pour laquelle Philippe de Gonneville s’inquiète de l’appétit des promoteurs. «C'est un lieu sous très haute protection, nous l'avons classé avec des droits à construire extrêmement modestes», note le maire (HOR) de Lège-Cap Ferret, qui évoque une possible «réhabilitation de ces logements à l'année et une transformation en locations saisonnières».
Un terrain familial depuis plus de 150 ans
Or, selon Philippe de Gonneville, «cela ne va pas du tout dans le sens de la protection de cet espace» alors que les bungalows actuels sont voués à de la location en loyer modéré. En l’état, les promoteurs ne pourront pas construire quelque chose, mais reconstruire à la place des existants. Toutefois, pour les locataires actuels, il n’y a que très peu d’espoir. «Avoir neuf hectares à l’abri du vent, un lac, des logements en quantité… on peut tout imaginer, comme en faire un village de copains, de riches copains», explique l’un d’eux au micro de France 3.
Pour éviter d’en arriver là, la commune du Lège-Cap Ferret cherche par tous les moyens actuellement à réunir des fonds afin de se positionner lors de la vente. Mais la somme de trois millions d’euros n’est qu’une mise à prix et le terrain pourrait s’envoler. Si cette vente est aussi scrutée de près, c’est qu’elle revêt également un caractère historique. A l’origine, toute la presqu’ile du Cap-Ferret appartenait à la famille Lesca.
Après avoir fait fortune, Léon Lesca était revenu en 1865 sur le bassin d’Arcachon et s’était installé sur la presqu’île «parce que Napoléon III avait décidé de vendre la moitié de cette presqu'île à des forestiers», raconte l’un de ses descendants, Jean Mazodier. 1 000 hectares supplémentaires ajoutés à leur exploitation forestière étaient alors une trouvaille à l’époque. Après la vente, le nouveau propriétaire aura les mains libres, mais «on est très soucieux du respect des lois qui protègent ce secteur», laisse déjà entendre le descendant de la famille Lesca.




















