En Bourse, c’est la Meta mania : une locomotive technologique façon TGV sous amphétamines, qui trace droit vers les sommets, pendant que les régulateurs européens «agitent leurs petits bras en tentant vainement de ralentir la bête», observe James D. Touati (dit le Loup de Zurich), consultant, formateur, trader et président-fondateur de The Nest, interrogé par Capital. Les résultats financiers de Meta ? Un tsunami. Le chiffre d’affaires a bondi de 21% au quatrième trimestre de l’exercice écoulé et de 22% sur l’année…
Mark Zuckerberg, fondateur de Meta, doit avoir le sourire collé jusqu’aux oreilles, pendant que les concurrents noient leur amertume dans la bière tiède. Le résultat net de Meta va gagner 49% sur le trimestre et 59% sur l’année ! «C’est l’extase des métriques, mais attention : derrière ce feu d’artifice, certains médias français jouent à «je t’aime, moi non plus»… Accusé de tous les maux, Meta s’offre un détour par le tribunal du commerce, ambiance «droits voisins» (spoiler : ça finit rarement par un bisou)», rapporte le Loup de Zurich.
Meta investit massivement dans l’intelligence artificielle, mais pourrait plonger en Bourse, selon l’analyse technique
Côté intelligence artificielle (IA) , Mark Zuckerberg allume le turbo et investit 60 à 65 milliards de dollars dans la machine. L’IA, la VR (réalité virtuelle), le métaverse… Meta dégoupille tous les buzzwords. Avec autant d’argent, «il va falloir que l’intelligence ne soit pas trop artificielle. Meta veut vos conversations ? Pas pour philosopher, pour mieux vous bombarder de publicités sur-mesure», ironise James D. Touati. Du sur-mesure, oui, mais qui pique : Meta fait râler dans la sphère RGPD, et franchement, il y a de quoi.
En Bourse, Meta a inscrit des records. Et si l’ambiance reste haussière, les analystes parient sur le débordement de la barre de 800 dollars fin 2025 (et donc sur de nouveaux plus hauts historiques sur les actions Meta). Mais du point de vue de l’analyse technique (analyse graphique et mathématique de l’évolution du cours de Bourse), les perspectives en Bourse des actions Meta apparaissent nettement moins favorables. En effet, l’action Meta «a dessiné une configuration classique de retournement à la baisse dite en Epaule Tête Epaule !!!», observe le Loup de Zurich.
Heureusement, Meta dispose en Bourse d’un «plancher anti-krach» à 622-630 dollars (si l’action parvient à se maintenir au-dessus de ce support horizontal majeur, on devrait éviter un krach), mais «si l’action Meta chute sous 600 dollars, il faudra vite revoir la partition», avertit le consultant. Les objectifs (à la baisse, en rouge, ou à la hausse, en vert) sont indiqués sur le graphique ci-après. Selon le Loup de Zurich, on peut toutefois envisager un potentiel rebond sur la moyenne mobile exponentielle à 200 jours (EMA 200 Daily), qui fait office de support dynamique.
Meta, «c’est l’OGM du Nasdaq, toujours près à dégainer des résultats explosifs»
Le vrai carburant ? «Toujours la publicité, le délire sur l'IA, le métaverse qui promet monts et merveilles, et bientôt plus de 1,3 million de GPU alignés comme des troupes pour soutenir les ambitions robotiques du patron. Et pendant ce temps, Bruxelles distribue des complications. Interdiction des pubs politiques, électorales, sociales sur tout ce qui ressemble à Facebook ou Instagram : ça taille, ça recentre et ça pourrait grignoter une part du magot», avertit le financier.
Croissance, concurrence, régulation… C’est le triangle des Bermudes version tech. En résumé : Meta, c’est «l’OGM du Nasdaq, boosté à l’IA, surveillé comme du lait sur le feu par la régulation, mais toujours prêt à dégainer les résultats qui foutent un mal de crâne aux bears (ceux qui parient sur la baisse des actions Meta) et réveillent l’appétit des bulls (ceux qui espèrent une hausse des actions Meta)», résume l’expert. A suivre, parce que rien n’est jamais gagné d’avance, surtout avec un tel casting et autant de suspense.
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