Moins d’un quart. C’est la part de femmes - 24%, plus exactement - dans les effectifs des studios de production de jeux vidéo en France, d’après le dernier baromètre annuel du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV), paru fin 2023. Si les femmes sont encore trop peu représentées dans le milieu, la tendance est légèrement positive, toutefois : leur part dans les effectifs des studios a progressé de deux points par rapport à 2020, et même de quatre points par rapport à 2018. Au sein des postes de direction de ces studios, sans surprise malheureusement, leur part se limite à 20% (+9 points par rapport à 2020, tout de même).

Cette progression timide de la part des femmes dans les studios de production de jeux vidéo en France n’a rien de surprenant. Il suffit de se remémorer les déboires du géant français Ubisoft et de l’américain Activision Blizzard. En 2020, plusieurs cadres d’Ubisoft ont été accusés de harcèlement sexuel et poussés vers la sortie. Le vice-président en charge du service éditorial du groupe avait même quitté le navire, lui aussi après des accusations de harcèlement et de tentatives d’agression sexuelle. Un an plus tard, c’était au tour de l’éditeur américain de jeux vidéos Activision Blizzard, créateur de «Call of Duty», d’être dans le viseur de la justice américaine pour harcèlement sexuel et machisme.

Les studios sensibilisent de plus en plus leurs salariés sur la place des femmes dans le jeu vidéo

Dans un tel contexte, on peut aisément comprendre pourquoi on compte encore peu de femmes dans ce milieu. Mais depuis, les choses semblent être quelque peu rentrées dans l’ordre dans les studios de production et chez les éditeurs de jeux vidéo. «Ces grosses affaires ont mis en lumière les problèmes systémiques de harcèlement et de machisme dans nos studios et ont amené les directeurs à se questionner sur leur politique interne et leurs méthodes de management. Et justement, la présence renforcée des femmes dans nos studios a participé à l’assainissement du secteur», salue Morgane Falaize, présidente de l’association Women in Games, qui œuvre pour la mixité dans l’industrie du jeu vidéo en France.

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement