Une «banalisation des violences sexistes et sexuelles» au sein d’Air France. Voici le constat alarmant que dressait une enquête de Radio France, diffusée samedi 15 février. Nos confrères faisaient état de plusieurs cas d'agressions sexuelles, de harcèlement et de comportements sexistes, témoignages d'hôtesses de l'air et de femmes pilotes à l'appui. A la suite de ces révélations, les dirigeants de la compagnie aérienne ont rencontré dans la soirée de ce mercredi 19 février, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, qui réclamait des «explications».

A l’issue de cet entretien, la directrice générale d'Air France, Anne Rigail, a annoncé la mise en place d’une série de mesures afin de renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein de l’entreprise, comme le rapporte franceinfo. Ces types d'agissements sont qualifiés d’«inacceptables» dans une déclaration transmise à l'AFP. «Je partage l'émotion que les témoignages relayés par la presse ont pu susciter. Comme je l'ai confirmé aujourd'hui au ministre des Transports, nous sommes pleinement mobilisés dans la lutte contre tout type de harcèlement et d'agissements sexistes, qui sont inacceptables», a affirmé la dirigeante.

Cellule d’écoute et service dédié

En poste depuis fin 2018, Anne Rigail a rappelé que «la compagnie a mis en place depuis de nombreuses années un dispositif de prévention, d'accompagnement des victimes et, en cas de faits avérés, de sanctions». «Comme nous l'avons indiqué à nos collaborateurs et au ministre, ce dispositif va être renforcé», a-t-elle insisté, «avec un accent mis sur la sensibilisation et l'accélération de la formation de l'ensemble de nos personnels».

Une cellule d'écoute indépendante accessible par l'ensemble des salariés 24h/24 et 7j/7 sera ainsi mise en place, ainsi qu’un service dédié à la lutte contre les discriminations et le harcèlement au sein de l’entreprise. La directrice générale d'Air France a promis une «mise en œuvre rapide» de ce plan, «en concertation avec les organisations représentatives» du personnel.

«La protection de nos 40 000 salariés est une priorité. Chacun doit pouvoir exercer ses fonctions sans craindre d'être confronté à du harcèlement ou à des agissements sexistes», a-t-elle assuré.